Prévention de la dépendance iatrogène : en établissement d’hébergement

Prévention

Date de rédaction :
01 août 2017

L’entrée en institution peut aussi être source de dépendance iatrogène, induite par l’organisation des ressources humaines et des soins dans les établissements, écrivent Sandrine Mas, cadre supérieur de santé au centre hospitalier de Béziers (Hérault), coordinatrice du collège des soignants de la SFGG et Christine Nicolas, cadre de santé hygiéniste au centre hospitalier de Plaisir (Yvelines). « La principale question à se poser est la concordance entre le rythme de travail des agents et le rythme de vie des personnes âgées. L’entrée en institution constitue un choc pour la personne âgée, qui se voit de plus en plus contrainte de respecter des horaires qui n’étaient pas les siens. » D’autres leviers sont l’organisation interdisciplinaire et la gestion informatisée, pour avoir la bonne information, au bon moment, pour la bonne personne. « Les soignants sont passés d’une culture de transmission orale à un environnement où les éléments de traçabilité sont désormais exigés. Par ailleurs, les obligations de formalisme sont d’autant plus pesantes qu’elles n’ont pas de répercussion directe sur la qualité d’accompagnement des personnes. »

 « La rupture avec l’environnement familier génère du stress et de l’angoisse pour la personne âgée atteinte de démence ainsi que pour ses proches, et plus particulièrement l’aidant », rappellent Patricia Michot et Martine Simon-Marzais, cadres supérieurs de santé. « Le projet personnalisé préparé en amont a pour objectif d’accompagner ce changement de situation. Une équipe soignante formée et compétente est une condition requise à une prise en charge en hébergement temporaire afin d’éviter la dépendance iatrogène de la personne âgée. »

Mas S et Nicola C. L’iatrogénie liée aux organisations dans les institutions.  Rev Geriatr 2017 ; 42 (5) : 279-282. Michot P et Simon-Marzais M. L’hébergement temporaire : un séjour à risque pour une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer. Rev Geriatr 2017 ; 42 (5) : 271-275. www.revuedegeriatrie.fr.