Participation à des activités artistiques : quels effets ?

Interventions non médicamenteuses

Date de rédaction :
11 février 2017

« Avoir des buts dans la vie diminue le risque de déclin cognitif », écrivent Martial Van der Linden, professeur de neuropsychologie et psychopathologie, et Anne-Claude Juillerat Van der Linden, docteur en psychologie, chargée de cours à l’Université de Genève, dans la revue universitaire The Conversation. « Dès lors, il importe de réfléchir collectivement aux moyens et actions à mettre en œuvre pour prendre en compte le point de vue des aînés et leurs souhaits, de leur donner plus de responsabilités dans les décisions, de faciliter leur participation citoyenne, de briser leur isolement. La pratique d’activités stimulantes et variées permet de différer la survenue d’un vieillissement cérébral problématique (Gow AJ et al, 2017). Le fait d’avoir des buts dans la vie et de donner une signification à son existence est associé à un risque moindre de déclin cognitif et de handicap (Boyle PA et al, 2010). “Garder la santé” », selon l’expression consacrée, c’est pouvoir s’investir dans des activités qui permettent d’interagir avec d’autres, notamment plus jeunes, de prendre du plaisir et de garder un rôle social valorisant. Ce travail de réflexion devrait tout particulièrement être mené au sein des collectivités locales, en lien direct avec les administrations des communes, les services d’aide aux personnes, les associations, les structures d’hébergement et les médecins de famille. Le recours aux activités artistiques contribue aussi à cet objectif. Pour le neurologue américain Daniel Potts, la créativité artistique peut être envisagée comme “l’art de préserver la qualité d’être humain ou l’identité personnelle” ». D’autres études (Eekelaar C et al, 2012) sont consacrées à la participation à des activités artistiques de personnes âgées présentant des troubles cognitifs, soit comme acteurs, soit comme spectateurs. Elles suggèrent que l’engagement dans des chorales, ateliers d’écriture de poèmes, lectures en groupe, visites de musée, pièces ou sorties au théâtre, améliore sensiblement leur bien-être, leur confiance en eux-mêmes, leur enthousiasme et leur sentiment de plaisir. Il contribue aussi à renforcer les contacts sociaux, à réduire l’anxiété, les idées dépressives ou la survenue de comportements agressifs. Cet engagement est d’autant plus justifié que, même avec d’importantes difficultés de mémoire, ces personnes âgées gardent leurs capacités de jugement et leurs préférences esthétiques. »

http://theconversation.com/lutter-contre-alzheimer-grace-aux-activites-artistiques-70453, 14 février 2017. Gow AJ et al. Lifecourse Activity Participation From Early, Mid, and Later Adulthood as Determinants of Cognitive Aging: The Lothian Birth Cohort 1921. J Gerontol B Psychol Sci Soc Sci 2017; 72(1): 25–37. Janvier 2017. www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2897172/pdf/nihms199770.pdf (texte intégral). Potts C. The art of preserving personhood. Neurology 2012; 78 (11): 836-837. 13 mars 2012. www.neurology.org/content/78/11/836.full (texte intégral). Eekelaar C et al. Art galleries, episodic memory and verbal fluency in dementia: An exploratory study. Psychology of Aesthetics, Creativity, and the Arts 2012; 6(3): 262-272. Août 2012. http://psycnet.apa.org/?&fa=main.doiLanding&doi=10.1037/a0027499. Boyle PA et al. Effect of a Purpose in Life on Risk of Incident Alzheimer Disease and Mild Cognitive Impairment in Community-Dwelling Older Persons. Arch Gen Psychiatry 2010; 67(3): 304–310. Mars 2010. www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2897172/pdf/nihms199770.pdf (texte intégral).