S’armer de courage et s’adapter
Société inclusive
« Tout a basculé le jour où il est tombé. Il n’arrivait pas à se relever », confie Mala, 70 ans, à Melhia Bissière, du quotidien mauricien L’Express. « Il avait souvent des vertiges quand son taux de sucre baissait. Mais là, il souffrait beaucoup de ses pieds. Il s’était fracturé la cheville. On l’a emmené à l’hôpital et il a dû être opéré », se remémore-t-elle. Peu de temps après l’intervention, son état empire. « Il n’avait plus conscience de rien ». Après consultation, le diagnostic tombe : c’est la maladie d’Alzheimer. Unie à Rajen suivant un mariage arrangé, mère de trois enfants et grand-mère de six petits-enfants, Mala est sous le choc. « Soudain, mon mari ne me reconnaissait plus. Il m’appelait “Tantine” ou “Mama”. Quant à mes enfants, notamment mon fils, Rajen le prenait pour son frère ou son père », indique-t-elle. Et face aux petits-enfants, l’attitude de son époux change également. Avant, il les emmenait à l’école. Désormais, il ne les reconnaît plus. Bouleversée mais armée de courage, la septuagénaire, mariée depuis 52 ans, a dû s’adapter aux circonstances : « Je devais vivre comme ça désormais. Mon mari ne pouvait plus accomplir certaines tâches de manière autonome. Les portes intérieures sont verrouillées et le portail est cadenassé. « Il faut le surveiller tout le temps. Il ne comprend pas », ajoute-t-elle. « Parfwa mo latet fatigé [parfois, j’ai la tête fatiguée] surtout quand mon époux persiste dans ce qu’il dit. Mais je suis et serai toujours à ses côtés », déclare Mala.
www.lexpress.mu/article/328617/alzheimer-lamour-au-dela-maladie, 25 mars 2018.