Des villes accueillantes à la démence : Rennes (1)

« Notre société fait face au défi des troubles neuro-évolutifs, en particulier la maladie d’Alzheimer. Le nombre de personnes touchées évolue avec le vieillissement de la population. Aujourd’hui, il s’agit de participer à la construction d’une société bienveillante et plus ouverte, au sein de laquelle les différences individuelles ou sociales sont accueillies et peuvent même être facteur de progrès », écrivent Irène Sipos et Isabelle Donnio, fondatrices de l’Association Bistrot mémoire rennais, qui ont introduit ce concept en France. Les Anglo-Saxons ont développé depuis une dizaine d’année des démarches de sensibilisation des professionnels et des citoyens. Il s’agit de changer l’image très négative de ces maladies et de modifier les pratiques quotidiennes avec pour visée le changement de représentation de ces pathologies. En France, la démarche « dementia-friendly community » (« ville accueillante à la démence ») a fait l’objet de débats plus récents, dans le plan maladies neurodégénératives et dans les réflexions de la Fondation Médéric Alzheimer, qui a organisé en mars 2017 les Assises de la recherche et de l’innovation sociale, réunissant professionnels, bénévoles et personnes vivant avec des difficultés cognitives. L’objectif était de développer une stratégie nationale de recherche et d’expérimentation consacrée au vieillissement cognitif, rappellent les auteurs. Rennes avait tous les atouts pour devenir la première ville accueillante pour les personnes vivant avec des troubles neuro-évolutifs : le Bistrot mémoire et son association d’une part, la Ville de Rennes, engagée dans un programme « Ville amie des aînés », la participation active au programme Monalisa (Mobilisation nationale contre l’isolement social des âgés), et des actions d’inclusion bien développées dans le domaine de la santé mentale.

Sipos I et Donnio I. Rennes sera-t-elle la première ville « dementia-friendly » en France ? Neurol Psychiatr Gériatr 2018 ; 18-1-4. Février 2018.