Initiatives intergénérationnelles : écriture (2)
Droit des personnes malades
Avec la maladie d’Alzheimer, les capacités d’écriture sont rapidement amoindries, tandis que la maîtrise du langage oral reste certaine aux premiers stades de la pathologie. L’agraphie est une manifestation précoce de de la maladie, écrivent Gwenaëlle Gatineau et Elodie Lanez, responsables du pôle autonomie et prévention Ad’Aisnes à Soissons. Durant trois mois, un groupe de personnes vivant à domicile et atteintes d’une forme légère à modérée de la maladie d’Alzheimer a participé, en groupe, à des séances d’écriture de poèmes sur le thème des animaux. Ce projet intergénérationnel permet à des personnes malades et à des élèves en situation de handicap, âgés de 9 à 13 ans, de travailler ensemble à la réalisation d’un recueil de poèmes illustrés. Les animatrices expliquent qu’elles ont mis en place un atelier poésie depuis 2 ans, dont le but était de découvrir l’art poétique autrement, en s’éloignant des préjugés culturels rigides : il s’exprime aussi dans des portraits chinois, des acrostiches, des poèmes carrés, exercices adaptés à des personnes atteintes de troubles cognitifs. Les aînés ont lu devant la classe leurs poèmes et les ont expliqués. Chaque enfant a pu s’exprimer sur le sens des mots et les émotions qu’il a ressenties. Puis chaque enfant, en binôme avec un aîné, dessine en fonction de ce qu’il ressent et ce qu’il comprend. Son partenaire l’oriente si besoin. Puis les rôles ont été inversés : les enfants ont écrit des poèmes et les personnes malades les ont illustrée.
Doc’Alzheimer, janvier-mars 2018.