Déremboursement des médicaments spécifiques : ceux qui sont pour (1)
Droit des personnes malades
Le Pr Olivier Saint-Jean, chef du service de gériatrie de l’hôpital européen Georges-Pompidou à Paris et membre de la Commission de la transparence de la Haute Autorité de santé, est satisfait. Pour lui, ces médicaments sont « plus dangereux qu’utiles. » Pour la revue pharmaceutique indépendante Prescrire, ce déremboursement est justifié. Il serait logique qu’il soit suivi par un retrait du marché, y compris au niveau européen. « Ce déremboursement signale clairement qu’il n’est plus question de faire reposer l’accompagnement des patients et de leur entourage désemparé sur une illusoire médicamentation. Les soins à ces patients, et le soutien à l’entourage, sont autres et nécessitent des moyens d’abord humains, concrets : aide pratique dans les tâches quotidiennes, activités stimulantes pour les patients, soutien psychologique à l’entourage, capacité à prendre un relais temporaire ou durable de l’entourage, etc. Utiliser les ressources économiques, jusque-là gaspillées dans le remboursement de ces médicaments, pour financer des initiatives dans ce sens est un minimum. » « Il fallait un certain courage pour dire stop », écrit Thiébault Dromard, de Challenges, pour qui il s’agit d’une grande première dans un pays habitué à la culture de la prise en charge. La ministre de la Santé a choqué des familles de malades et des associations, mais selon lui, elle a eu raison d’aller jusqu’au bout d’une logique d’efficacité.
www.lemonde.fr/sante/video/2018/06/04/alzheimer-pourquoi-prescrit-on-des-medicaments-inefficaces_5309144_1651302.html, 4 juin 2018.
www.prescrire.org/fr/3/31/55116/0/NewsDetails.aspx, juin 2018 .
http://english.prescrire.org/en/81/168/55126/0/NewsDetails.aspx (site en anglais).