Que fait la police ?

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
01 septembre 2020

Dans la province de Namur (Belgique), la zone de police Les Arches s’est engagée en faveur des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée, devenant la 35ème zone de police à signer le protocole « Disparition seniors au domicile ». En Belgique, une personne âgée est portée disparue tous les deux jours. Ces personnes, souvent atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de maladies neurodégénératives, perdent la notion du temps et de l’espace, et décident de quitter leur lieu d’habitation. Le commissaire David Rimaux, de la cellule disparition de la police fédérale, rappelle que la plupart des maisons de repos de Belgique ont conclu des accords de protocoles avec les polices locales. Conserver les profils précis des personnes « fugueuses » est primordial pour ne pas perdre de temps dès le début des recherches : description physique, mais aussi sociale, en mettant en avant les centres d’intérêts de la personne ou les lieux auxquels elle est attachée. « On peut conseiller à la famille de prévenir l’entourage et le voisinage. N’ayez pas peur de dire qu’il y a un problème de maladie neurodégénérative. Le voisinage va être attentif », précise Anabelle Roeland, ergothérapeute chez Alzheimer Belgique. Un boîtier jaune, nommé Senior Focus, dans lequel est conservée une fiche de renseignements détaillée, est distribué par certaines polices locales pour accéder rapidement aux informations les plus importantes sur les personnes disparues. Comment concilier la sécurité des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer avec leur liberté de mouvement en établissement d’hébergement ? « Quand quelqu’un veut vraiment sortir, plutôt que de provoquer son agitation et renforcer son envie de vouloir sortir, il faut voir comment on peut l’accompagner, au mieux, pour sortir. On se rend compte que dans la grande majorité des cas, les personnes souhaitent rentrer après avoir fait quelques mètres. Confrontées à l’environnement extérieur, elles peuvent ne plus se sentir à l’aise, ou alors, elles sont confrontées à difficultés physiques”, indique Michaël Artisien, directeur de la maison de repos et de soins Vésale à Bruxelles.

En Suède, une étude menée par Madeleine Liljegren, du département des sciences cliniques de l’Université de Lund, a étudié 281 cas de personnes atteintes de démence entre 1967 et 2013, sur un registre régional tenu par le département de pathologie. 18 % ont eu une interaction avec la police, plus fréquemment lorsqu’elles étaient atteintes de démence frontotemporale.

https://alzheimer.be/les-arches-35e-zone-de-police-signataire/, 11 septembre 2018. www.rtl.be/info/belgique/societe/une-personne-agee-est-portee-disparue-tous-les-deux-jours-en-belgique-1051728.aspx, 18 août 2018. Liljegren M et al. Police Interactions Among Neuropathologically Confirmed Dementia Patients: Prevalence and Cause. Alzheimer Dis Assoc Disord, 8 août 2018. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30095442.