Le risque de développer une maladie d’Alzheimer : les facteurs modifiables et non modifiables

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Date de rédaction :
17 juin 2020

Un certain nombre de facteurs modifiables seraient impliqués dans la survenue de la maladie d’Alzheimer, même si les études restent contradictoires sur ce point, indique la Haute Autorité de santé (HAS). Ces facteurs modifiables ouvrent à la possibilité de mesures de prévention : surveiller les facteurs de risque cardio-vasculaire, l’équilibre nutritionnel, l’activité physique, la qualité de sommeil, la stimulation cognitive, les interactions sociales. D’autres facteurs de risque ne sont pas modifiables : il s’agit de l’âge, du sexe et des facteurs génétiques. Les cas familiaux sont très rares et de survenue précoce. Dans les formes sporadiques les plus courantes, les facteurs de susceptibilité génétique sont dominés par l’allèle ε4 du gène APOE [chaque gène possède 2 allèles : l’un provenant du père, l’autre de la mère], codant pour l’apolipoprotéine E (un transporteur du cholestérol). Sa présence permettrait l’expression de lésions de la maladie d’Alzheimer présentes par ailleurs. La recherche actuelle porte sur les biomarqueurs topographiques et physiopathologiques de la maladie. Les premiers correspondent à des modifications structurales du cerveau (atrophie de l’hippocampe vue en imagerie par résonance magnétique) ou à des modifications du métabolisme cérébral (hypométabolisme du cortex associatif traduisant une hypoactivité régionale en tomographie par émission de positon – TEP – utilisant comme traceur le glucose radiomarqué). Ce sont des témoins indirects du processus lésionnel. Les seconds biomarqueurs sont des témoins directs des lésions pathologiques : la présence de dépôts amyloïdes mis en évidence par TEP dans la maladie d’Alzheimer. Ce marquage amyloïde, réservé à la recherche en France, est utile en cas de doute diagnostique, notamment chez un patient jeune. Ces marqueurs sont présents bien avant les premiers symptômes (une vingtaine d’années avant pour les marqueurs amyloïdes et une dizaine d’années avant pour les marqueurs de la protéine tau). Ils signent donc l’existence de lésions avant l’expression de la maladie. Ils ne sont toutefois pas considérés comme des marqueurs de progression de la maladie, rappelle la HAS. Cela pourrait expliquer l’échec des essais thérapeutiques récents, qui seraient administrés trop tard dans le processus pathologique.

Haute Autorité de santé. Guide Parcours de soins. Patients présentant un trouble neurocognitif associé à la maladie d’Alzheimer ou à une maladie apparentée. 25 mai 2018. www.has-sante.fr/portail/jcms/c_2851128/fr/maladie-d-alzheimer-et-maladies-apparentees-diagnostiquer-tot-pour-mettre-en-place-un-parcours-de-soins-et-d-accompagnement-adapte (texte intégral).