Arrêt des médicaments symptomatiques de la maladie d’Alzheimer : quelles conséquences ?
Recherche
Freddi Segal-Gidan, du centre Alzheimer de l’Université de Californie du Sud (Etats-Unis), rappelle que le traitement apporte un bénéfice clinique quand il existe des preuves d’amélioration, de stabilisation ou de ralentissement du déclin cognitif, sans effets indésirables inacceptables. Trop souvent, selon lui, un médicament symptomatique de la maladie d’Alzheimer est prescrit sans avoir eu une conversation initiale franche avec les patients ou les familles, ou lorsque ceux-ci ne comprennent pas l’intérêt du médicament. Ils vont consulter un spécialiste ou recherchent un deuxième avis lorsque « le médicament ne marche pas ». Quand on demande ensuite aux patients ou aux familles ce qu’ils attendaient, ils répondent en substance : « j’attendais une amélioration » ; « leur mémoire ne va pas mieux, en fait c’est pire. » Pour Freddi Segal-Gidan, arrêter la prise de ces médicaments peut être plus problématique que d’initier le traitement : juger quand les bénéfices d’une prise continue sont justifiés n’est pas facile à évaluer. Lorsque les risques dépassent clairement les bénéfices, la prescription du médicament doit être arrêtée. Quand des effets indésirables sont évidents, comme les nausées ou vomissements ou une diarrhée du fait de la prise d’inhibiteurs de la cholinestérase [rivastigmine, donépézil, galantamine] ou des maux de tête et de vertige sous mémantine, arrêter un médicament est relativement simple. Quand les signes d’un danger potentiel sont plus subtils, comme une perte de poids graduelle ou une résistance du patient à la prise du médicament, la discussion de l’arrêt est plus difficile et peut rencontrer la résistance de la famille, qui craint les conséquences de cet arrêt.
Segal-Gidan F. Starting, stopping, and discussing pharmacologic treatment of Alzheimer disease and other dementias. Ann Long Term Care 2018 ; 26(3) : 18-19. Mai-juin 2018. www.managedhealthcareconnect.com/article/starting-stopping-and-discussing-pharmacologic-treatment-alzheimer-disease-and-other (texte intégral).