Pour avoir une attitude positive, les aidants doivent se faire aider

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Les aidants / les familles

Date de rédaction :
01 octobre 2020

Françoise ne veut pas se plaindre : « il y a des situations plus graves que la mienne », prévient d’emblée Françoise. Cette Choletaise de 76 ans, qui aide son mari atteint de la maladie d’Alzheimer, reconnaît : « c’est vivable » parce que « je suis en bonne santé, et n’ai heureusement pas de problèmes particuliers ». Même si demain la situation s’aggrave, elle ne veut pas y penser.  « Je vis au jour le jour », souligne-t-elle. Ce n’est pas du déni, elle se dit plutôt que « si souci il y a, il y aura toujours une solution ». Cette attitude positive fait sa force.  « Ce qu’il faut avant tout, c’est accepter », insiste-t-elle. Cela lui a pris environ un an après le diagnostic de la maladie de son époux, posé il y a cinq ans. Françoise sait se faire aider.  « Je vais partout où il y a une possibilité d’apprendre et de mettre en place tout ce qui existe pour le bien-être de mon mari, car le mien passe par le sien. » Elle a rapidement fait la formation gratuite proposée aux aidants par l’association France Alzheimer 49 (FA 49) « qui m’a été très bénéfique ». Elle a notamment retenu une phrase-clé : quand la personne atteinte de troubles de la mémoire demande où se trouve quelque chose, « surtout ne jamais lui répondre : Mais tu sais bien ! ». Effectivement, « mon mari ne sait plus », dit Françoise. « Il entend, il comprend mais il ne retient pas. Alors je passe ma vie à répéter. Au début, je trouvais cela usant, mais maintenant je le fais mécaniquement. » Avec la maladie et la dépendance de son époux, elle a dû renoncer à ses activités, comme la gymnastique ou la marche en solo. Du coup, elle marche avec lui ou alors ils vont danser.  « On a beaucoup d’amis. On les reçoit ou on va chez eux. C’est important d’avoir du lien social. » Ils vont également à la halte-relais, où le couple participe à des ateliers créatifs divers (peinture, modelage, écriture, musique, jeux…). « Ces activités permettent de maintenir les capacités de la personne malade et peuvent en développer de nouvelles, d’où l’intérêt de ne pas attendre après le diagnostic, lequel doit être le plus précoce possible », explique Marie-Florence Frouin, animatrice de territoire à l’antenne choletaise de France Alzheimer 49. Françoise a aussi su se faire aider sur un plan plus personnel en participant – encore actuellement – au groupe de parole avec une psychologue de FA 49. Elle a également assisté à des séances de sophrologie avec l’association Relais et présence, « ce qui m’a fait énormément de bien ». Chaque semaine, elle a 2 h 30 « de liberté pour rencontrer des amis, faire les magasins… », pendant que son mari est pris en charge à la halte détente-répit. Celui-ci bénéficie, par ailleurs, d’un protocole sur prescription médicale, grâce auquel il a accès à une psychomotricienne et à une orthophoniste. Françoise a trouvé un équilibre. Elle encourage vivement les autres aidants « à se faire accompagner. Plus ils seront informés, mieux ça vaudra », dit-elle.

www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/cholet-49300/temoignage-cholet-francoise-une-aidante-qui-sait-se-faire-aider-5999355, 4 octobre 2018.