Poupées d’empathie : qu’en pensent les familles ?

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
02 juin 2020

Face au personnel et à ces « petits mensonges thérapeutiques » considérés comme « indispensables au bien-être des malades », certaines familles protestent : faut-il accepter de tromper sa mère, son père, son frère ou sa sœur, et entrer dans le jeu ? Le leurre médical n’est-il pas irrespectueux, voire condamnable ? Lorsqu’on prévient l’entourage avant d’amorcer la démarche, certains sont choqués et refusent catégoriquement l’usage des baigneurs : certaines familles ne supportent pas ce qu’elles considèrent comme un acte d’infantilisation. « Généralement, ce sont des personnes qui ont du mal à accepter la maladie de leur proche. Nous comprenons et acceptons parfaitement cette position, même si nous restons persuadés que les poupons encouragent au contraire à la responsabilisation. Dans ces cas-là, on fait en sorte qu’ils soient toujours hors de vue des résidents concernés. » Un autre proche est décontenancé par Thomas, le poupon que lui a présenté sa femme : « Vous la trouvez heureuse ? Oui, c’est vrai qu’elle paraît radieuse et sans souci. Mais vous pensez à moi ? Moi, de la voir comme ça, avec ce Thomas sans vie, ça me détruit. »

www.liberation.fr/france/2018/02/25/catherine-ollivet-il-y-a-une-difference-entre-la-verite-qui-est-la-notre-et-celle-des-malades_1632269, 25 février 2018.