Identité sexuelle
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Plusieurs études qualitatives récentes se sont plus spécifiquement penchées sur le vécu des personnes âgées LGBT (lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres) présentant une démence, relève Anne-Claude Juillerat van der Linden, chargée de cours à l’Université de Genève, neuropsychologue et animatrice du blog Mythe Alzheimer. De façon générale, le défi auquel sont confrontées ces personnes est de résister à une double stigmatisation : celle en lien avec le diagnostic de démence et celle associée à leur sexualité. Cette résistance passe par une série de décisions difficiles, impliquant notamment le fait de dévoiler ou non leur sexualité, tout en s’assurant que les meilleurs soins continueront à leur être prodigués, et en tentant de promouvoir leur individualité et celle de leur couple. Dans ce contexte, les partenaires ont un rôle particulièrement important à jouer. Des recommandations sont proposées pour les professionnels.
Francis Carrier, président de Grey Pride et défenseur des minorités sexuelles âgées, déclare aux Assises nationales des EHPAD 2018 : « il faut donner de la voix mais également permettre à tous d’être visibles. Les générations précédentes considéraient que leur orientation sexuelle faisait partie de leur intimité. Il n’y avait pas de revendication, donc pas de visibilité et pas d’identité. » Même à 80 ans, « ne pas pouvoir dire qui on est et revenir dans le placard à cet âge, c’est nier toute son histoire et les personnes avec qui on a vécu toute sa vie. On devient un mineur que l’on protège, le droit au risque est tout le temps nié. »
www.mythe-alzheimer.org/2018/05/les-personnes-agees-invisibles-les-aine-e-s-lesbiennes-gays-bisexuelles-et-transgenres-lgbt.html, mai 2018. Le Mensuel des Maisons de retraite, avril 2018.