L’identité à l’épreuve des maladies neuro-évolutives
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Fabrice Gzil, philosophe et responsable du pôle Soutien à la recherche et aux innovations de terrain de la Fondation Médéric Alzheimer, intervenant à l’Université d’été 2018 Éthique Alzheimer et maladies neuro-évolutives à Biarritz, s’interroge : peut-on – et si oui en quel sens – affirmer que les maladies neuro-évolutives mettent à mal l’identité ? Entre le philosophe Michel Malherbe, qui croit observer un anéantissement de l’identité personnelle et de la conscience de soi, et le psychologue Tom Kitwood, qui postule à l’inverse que prendre soin, c’est être respectueux de l’inaliénable identité des personnes, il faut se forger sa propre opinion. Le film Still Alice (2014) suggère que les maladies neuro-évolutives entraînent des pertes et bouleversent les relations, mais peuvent aussi être l’occasion de découvrir en soi – et chez l’autre – des ressources insoupçonnées. Même si les personnes malades changent, elles restent des personnes singulières, irréductibles à leur maladie. Car comme le soulignait l’anthropologue Françoise Héritier, « ni la perte de l’autonomie ni la perte de la conscience de soi ne rayent les individus de la communauté des humains. [Ils y ont] toujours toute leur place, qui ne peut être effacée ».
www.espace-ethique.org/sites/default/files/programme_ue_2018_v4.pdf, 17 septembre 2018.