Comment Hollywood joue sur la peur de l’oubli, de Stephanie Hodge Relic, de Natalie Erika James
Société inclusive
Art et culture
La maladie d’Alzheimer s’est invitée dans le genre du cinéma d’horreur. L’actrice américaine Stephanie Hodge publie un chapitre d’ouvrage intitulé « La démonisation de la maladie d’Alzheimer dans l’horreur : comment Hollywood joue sur la peur de l’oubli ». La perte de l’esprit liée à la maladie est un ressort classique pour inspirer l’effroi chez le spectateur. Dans des films récents, les personnages principaux atteints de maladie d’Alzheimer sont présentés comme possédés par un démon ou comme des zombies dans des scénarios d’apocalypse mentale. Elle analyse notamment les films The Taking of Deborah Logan (2014), The Visit (2015) ou Heredity (2018). Présenter la maladie comme une possession démoniaque entretient la stigmatisation de la maladie dans la société.
Trois générations de femmes sont réunies dans le récent et terrifiant film Relic de Natalie Erika James : la mère (Emily Mortimer) et la fille (Bella Heathcote) se font un sang d’encre pour leur aïeule (Robyn Nevin) dont le comportement agressif s’accroît tout au long du film. « Ma grand-mère était atteinte de la maladie d’Alzheimer », explique la réalisatrice australienne à 20 Minutes. « Son mal l’avait profondément changée, la rendant hostile comme si elle était habitée par un démon. » Le traumatisme généré par cette métamorphose lui a inspiré ce premier long-métrage angoissant où le spectateur ne sait bien vite plus démêler la réalité des personnages des éléments fantastiques qui les terrorisent.
www.20minutes.fr/arts-stars/cinema/2876791-20201007-relic-maladie-alzheimer-ur-scenes-horreur, 7 octobre 2020. Hodge S. Demonizing Dementia in Horror. How Hollywood plays on “fears of forgetting”. In: Hodge M et al. Exploring the Macabre, Malevolent and Mysterious: Multidisciplinary Perspectives. Newcastle upon Tyne: Cambridge Scholars Publishing. 2020. 272 p. pp 211-229. ISBN: 978-1-5275-6005-5.