Prix des lecteurs du Livre de poche : Tout le bleu du ciel, de Mélissa da Costa
Société inclusive
Art et culture
Les 150 jurés du Prix des lecteurs du Livre de Poche ont eu tout le temps du confinement pour préparer leur sélection. Ils ont choisi, dans la catégorie « littérature générale », de distinguer « un road trip ébouriffé d’air pur, une échappée belle dans laquelle Mélissa da Costa capture en 840 pages Tout le bleu du ciel qui a tant manqué à ce drôle de printemps », écrit Marine de Tilly, du Point. « C’est l’histoire d’un ultimatum existentiel, d’un coup de boutoir, de l’instant où la vie, comme un yaourt, arrive à sa date de péremption. “Et s’il te restait deux ans à vivre, tu ferais quoi ?” La question est cruelle, mais diablement libératrice. À 26 ans, Émile est bien obligé de se la poser. Atteint d’une maladie d’Alzheimer précoce, il est condamné. À mort, et du coup, à vivre. Tout, tout de suite. Refusant de devenir un boulet traînant au mollet de sa famille, il décampe. Dans un vieux camping-car qui balance du Nina Simone à pleins tubes, avec Joanne, une inconnue, une sauvageonne qu’il a trouvée sur une petite annonce. Ensemble, dans les montagnes, là où le rêve défie la gravité, là où le corps, la pensée et même les pierres se prennent pour des nuages, les deux gamins cabossés gravissent les cols et les à-pics, respirent le ciel et la noisette, explorent les prairies, mais surtout leurs versants intimes. Le scénario est simple et efficace comme un film de Bertrand Blier, la langue limpide, les dialogues taillés à la pointe ; quant à la “morale”, c’est une gorgée d’eau-de-vie. »
www.lepoint.fr/culture/prix-des-lecteurs-du-livre-de-poche-babar-tchernobyl-et-alzheimer-25-09-2020-2393575_3.php#, 25 septembre 2020.