« Je veux que plus tard mes enfants puissent dire qu’ils viennent chez moi »

Société inclusive

Date de rédaction :
03 juin 2020

Blandine Prévost, ingénieure en électronique, mère de trois enfants, est atteinte d’une maladie apparentée à la maladie d’Alzheimer depuis 10 ans. Elle avait alors 35 ans. L’important, pour elle était de continuer à vivre le plus normalement possible. « Le propre de cette maladie est que si vous arrêtez de faire quelque chose, vous n’arriverez peut-être plus à le refaire. Si j’arrête de cuisiner parce qu’aujourd’hui c’est compliqué, je ne saurai plus cuisiner », explique-t-elle. Avec son mari Xavier, elle a créé deux maisons à Crolles (Isère) destinées à accueillir des malades jeunes pour lesquels les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes sont inadaptés. Chaque maison peut accueillir jusqu’à 15 personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée. Les habitants peuvent participer aux tâches quotidiennes selon leurs capacités, à la cuisine comme au jardin. La famille est également impliquée, les conjoints peuvent venir le jour comme la nuit, sans qu’il y ait d’heures de visite. « Je veux que plus tard mes enfants puissent dire qu’ils viennent chez moi. Le positionnement qu’on demande aux intervenants, c’est de se dire qu’ils interviennent au domicile des personnes, avec toute l’attitude de respect nécessaire. Ce n’est pas aux habitants de se plier au lieu de travail, mais c’est aux intervenants de s’adapter à l’environnement des personnes malades. »

Doc’Alzheimer, juillet-septembre 2019.