Conduite automobile et maladie d’Alzheimer : identifier les situations à risque
Société inclusive
Lorsqu’il s’agit de réagir à des instructions de navigation ou de franchir un carrefour complexe, les conducteurs atteints de la maladie d’Alzheimer n’arrivent pas à s’adapter à la situation en cours, ce qui entraîne une fréquence plus élevée de décisions aléatoires. Ils sont cognitivement plus lents que les conducteurs âgés en bonne santé. Comment évaluer le moment où les conducteurs ne devraient plus être autorisés à conduire, et comment identifier les domaines dans lesquels des mesures d’atténuation des risques peuvent être utilisées pour les aider à continuer à conduire en toute sécurité aussi longtemps que possible ? La psychologue Julie Gandolfi, fondatrice de Driving Research Ltd, est chargée de cours dans deux enseignements de maîtrise de sciences à l’Université de Cranfield (Royaume-Uni), en comportement et éducation du conducteur, et en ingénierie des systèmes automobiles. Pour la Fondation du Royal Automobile Club, elle vient de réaliser une revue de la littérature concernant le soutien à la mobilité du conducteur âgé et à l’autorégulation. Il est important de tester les capacités de la personne sur route, en conditions réelles de conduite. Les technologies évoluent pour diminuer le stress et augmenter la confiance du conducteur : aides à la conduite, au stationnement, à la navigation, véhicules hautement automatisés… Jusqu’à un certain point, il est possible de former la personne à être plus attentive à certaines situations à risque (autorégulation), plutôt que de la priver totalement de la conduite. Plusieurs études indiquent que les conducteurs atteints de troubles neurocognitifs sévères ont un risque d’accident automobile moindre que les conducteurs âgés en général. Cela peut s’expliquer soit par un comportement d’autorégulation, soit par une restriction imposée par l’aidant après le diagnostic, qui réduit l’exposition à la conduite et donc le risque d’accident.
Gandolfi J. Supporting older driver mobility and effective self-regulation. A review of the current literature. Royal Automobile Club Foundation for Motoring. Janvier 2020. 85 p. www.racfoundation.org/wp-content/uploads/Supporting_older_driver_mobility_Gandolfi_January_2020.pdf (texte intégral).