Troubles du comportement aigus : activités de thérapie comportementales en urgence
Droit des personnes malades
Initiatives
Même avec des organisations adaptées et des équipes formées, il n’est pas toujours possible d’éviter toutes les situations aiguës, écrivent Stéphane Hédont, de l’équipe de management de la qualité des soins du groupe Korian, et ses collègues de la Fondation pour le Bien vieillir Korian et du pôle d’information médicale du centre hospitalier de Troyes (Aube). La planification des situations d’urgence permet de diminuer le délai d’intervention et limite le retentissement sur le résident. Cela laisse le temps d’agir avant que l’utilisation des thérapies médicamenteuses, plus risquées sur le plan des effets secondaires, ne devienne inévitable. L’équipe a mis en place un « chariot d’urgence des troubles du comportement aigus ». Inspiré des chariots d’urgence vitale des hôpitaux, mais sans les médicaments, il permet de fournir tout le matériel nécessaire à l’intervention rapide d’une équipe soignante sur une situation urgente, pour répondre à tout type de situation de troubles du comportement de manière précoce. Il s’agit de « dévier l’attention fixée sur un stimulus négatif, source d’angoisse, de stress ou d’anxiété par une stimulation récréative et plaisante permettant de lever des troubles du comportement et ce dès lors que la cause n’est pas somatique (douleur, inconfort, rétention urinaire, fièvre…) ou qu’une explication rationnelle ne peut fonctionner ». Le chariot permet de réaliser une dizaine d’« activités flash » de thérapie comportementale pour apaiser la détresse du résident avant que celle-ci ne nécessite des neuroleptiques : réminiscence (planches de photographies connues sur la période de vie des résidents accompagnés) ; récupération mnésique (journaux et magazines récents) ; intervention sensorielle de bien-être (huile de massage, lingettes rafraichissantes, crème) ; praxies (pâte à modeler, emporte pièces, feutres lavables et feuilles) ; intervention sur l’environnement (promenade dans le cas des troubles du comportement à type déambulations et sortie inopportune) ; médiation par la musique (lecteur de musique, douche musicale, fauteuil œuf musical, contenus de musique divers, musique d’ambiance relaxante (nature, mer, rivières…) ; médiation praxique (coussin, balles de mousse…) ; médiation d’empathie (poupée d’empathie) ; médiation sensorielle (balles Snoezelen) ; thérapie par le jeu.
Hédont S et al. Thérapeutiques non médicamenteuses et troubles neuropsychologiques en institution. Soins Gérontol 2018 ; 134. Novembre-décembre 2018. www.em-consulte.com/article/1258466/article/therapeutiques-non-medicamenteuses-et-troubles-neu.