La perte d’autonomie sera-t-elle une priorité nationale ?
Droit des personnes malades
Politiques
« Dans une société – la nôtre – qui a choisi d’exiler ses aînés au soir de leur vie, améliorer la prise en charge de la dépendance n’est pas seulement une question de sous, c’est d’abord une question de regard », écrit l’éditorialiste Jean-Francis Pécresse dans une tribune des Échos. « Mal payés – 1 000 euros par mois en moyenne -, mal considérés, les métiers de l’aide aux personnes âgées n’attirent plus, ou mal. Comment en serait-il autrement, tant c’est le statut même de l’aîné dépendant qui est dévalué ? Il est certainement judicieux, comme le propose Dominique Libault, de consacrer une part de l’argent du Fonds de réserve des retraites à rénover des EHPAD. Il serait sage de mobiliser les prochains excédents de la Sécurité sociale. Il aurait été plus ambitieux encore d’envisager, pour préparer un avenir où nous serons 5 millions de dépendants, une assurance obligatoire adossée au contrat multirisque habitation. Mais il n’y aura pas de bonne solution tant que la prise en charge de la perte d’autonomie n’aura pas été désignée comme priorité nationale. Voilà des décennies que l’État apporte, à ce défi qui monte, des réponses au fil de l’eau. Les départements et la Sécurité sociale consacrent déjà 24 milliards d’euros à la dépendance et aux soins aux personnes âgées, les ménages 6 milliards d’euros. Mais, à la différence de ce que nos aïeuls ont fait pour la maladie ou le chômage, nous continuons d’avancer à tâtons, comme si mal vieillir n’était pas un risque. Et si c’était nous qui vieillissions mal ? », s’interroge l’éditorialiste.
www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/cout-de-vieux-1004276, 28 mars 2019.