Financement de la perte d’autonomie : qu’en pensent les Français ?

Droit des personnes malades

Politiques

Date de rédaction :
02 octobre 2020

Très attendu par la société, le sujet réinterroge la place de l’État providence, l’équilibre entre logique collective et individuelle et qualité de prise en charge, résume Agathe Moret, d’Hospimédia. Une enquête Odoxa pour le Cercle Vulnérabilité et société, menée auprès d’un échantillon représentatif de 1 005 personnes, confirme le désir des Français de faire évoluer le modèle. Un tiers des Français (36 %) considère la perte d’autonomie liée au grand âge comme l’une des trois plus importantes problématiques de politique publique sociale et de santé, derrière le financement de l’hôpital public (61 % des Français), la lutte contre la précarité et la pauvreté (54 %) mais devant la lutte contre les déserts médicaux (46 %), la lutte contre le cancer (30 %), la prise en charge du handicap (23 %), la lutte contre les maladies rares (15 %) et le soutien au développement numérique en santé (9 %). Deux tiers des Français (68 %) estiment que le financement de la perte d’autonomie n’est pas bien anticipé, et 72 % la jugent insuffisamment financée par les pouvoirs publics. Comment la financer ? 46 % des Français se disent en faveur d’un financement par la solidarité. 36 % se reconnaissent dans le principe d’égalité, avec des cotisations et droits identiques pour tous, et 17 % souhaiteraient la proportionnalité, avec des droits adaptés en fonction du niveau de cotisation. Si 83 % des personnes interrogées rejettent l’augmentation des impôts, 59 % adhèrent à l’idée d’une « taxe longévité » sur le chiffre d’affaires des entreprises. L’idée du recours à l’épargne progresse fortement : 74 % se déclarent favorables à une souscription volontaire à une assurance dépendance isolée ou incluse dans les contrats santé, alors qu’ils n’étaient que 50 % en 2017 et 2018. Mais 54 % des sondés sont opposés à financer la dépendance par la revente de leur bien immobilier ou le biais d’une rente viagère. Pour échapper à la fiscalité, 22 % des Français envisagent une voie plausible surprenante : la diminution des coûts de la perte d’autonomie par la dégradation des prestations en EHPAD ou à domicile. Le Cercle Vulnérabilités et société préconise l’ajustement du modèle classique sur les ressorts assurantiels, la diversification des prélèvements et la priorisation des dépenses ; l’instauration d’un service universel passant par la définition d’un panier moyen de prise en charge ; l’accroissement de l’engagement personnel accompagné d’une politique d’aide aux ménages les plus modestes, l’évolution de la prise en charge pour optimiser la dépense globale, et un débat dans l’opinion publique.

www.vulnerabilites-societe.fr/les-francais-face-au-financement-de-la-perte-dautonomie-enquete-15-sept-2020/, Hospimédia, 15 septembre 2020.