Devenir ou rester agité ? L’évolution de l'agitation chez les personnes atteintes de maladie d’Alzheimer en établissement
Recherche
Prévention
L’agitation est fréquemment observée chez les personnes atteintes de maladie d’Alzheimer hébergées en établissement. Cette agitation est-elle sévère et comment évolue-t-elle au cours du temps ? Louise Marston et ses collègues, du département de soins primaires et santé des populations de l’University College de Londres (Royaume-Uni), ont étudié l’évolution de l’agitation chez 1 424 personnes atteintes de troubles neurocognitifs, pendant 16 mois, dans 86 maisons de retraite. Les symptômes d’agitation de base, mesurés par l’inventaire d’agitation de Cohen-Mansfield (CMAI), ont été classés en trois catégories : aucune agitation (CMAI = 29 ; 15%), agitation subclinique (CMAI = 30-45 ; 45%) ou cliniquement significative (CMAI > 45 ; 40%). 88 % des personnes non agitées à l’inclusion sont restées sans agitation cliniquement significative ; 70 % des personnes qui présentaient une agitation cliniquement significative à l’inclusion l’ont conservée. Ainsi, sur une période d’observation de 16 mois, la plupart des résidents atteints de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée ne développent jamais d’agitation cliniquement significative : pour les auteurs, l’agitation relève davantage d’un traitement lorsqu’elle se produit, plutôt que d’une prévention.
Marston L et al. Becoming or Remaining Agitated: The Course of Agitation in People With Dementia Living in Care Homes. The English Longitudinal Managing Agitation and Raising Quality of Life (MARQUE) Study. J Alzheimers Dis, 8 juin 2020. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32538834/.