Devenir ou rester agité ? L’évolution de l'agitation chez les personnes atteintes de maladie d’Alzheimer en établissement

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Date de rédaction :
16 septembre 2020

L’agitation est fréquemment observée chez les personnes atteintes de maladie d’Alzheimer hébergées en établissement. Cette agitation est-elle sévère et comment évolue-t-elle au cours du temps ? Louise Marston et ses collègues, du département de soins primaires et santé des populations de l’University College de Londres (Royaume-Uni), ont étudié l’évolution de l’agitation chez 1 424 personnes atteintes de troubles neurocognitifs, pendant 16 mois, dans 86 maisons de retraite. Les symptômes d’agitation de base, mesurés par l’inventaire d’agitation de Cohen-Mansfield (CMAI), ont été classés en trois catégories : aucune agitation (CMAI = 29 ; 15%), agitation subclinique (CMAI = 30-45 ; 45%) ou cliniquement significative (CMAI > 45 ; 40%). 88 % des personnes non agitées à l’inclusion sont restées sans agitation cliniquement significative ; 70 % des personnes qui présentaient une agitation cliniquement significative à l’inclusion l’ont conservée. Ainsi, sur une période d’observation de 16 mois, la plupart des résidents atteints de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée ne développent jamais d’agitation cliniquement significative : pour les auteurs, l’agitation relève davantage d’un traitement lorsqu’elle se produit, plutôt que d’une prévention.

Marston L et al. Becoming or Remaining Agitated: The Course of Agitation in People With Dementia Living in Care Homes. The English Longitudinal Managing Agitation and Raising Quality of Life (MARQUE) Study. J Alzheimers Dis, 8 juin 2020. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32538834/.