40 % du risque de maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée est évitable en agissant sur 12 facteurs de risque modifiables
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La Commission neurologie du Lancet, un panel d’experts internationaux menés par le Pr Gail Livingston, de la division de psychiatrie de l’University College de Londres, actualise son rapport de 2017 en ajoutant 3 nouveaux facteurs de risque modifiables aux 9 facteurs déjà décrits : la consommation excessive d’alcool [210 g d’alcool pur par semaine], la pollution atmosphérique et les traumatismes crâniens sont la cause de 6 % du nombre total de cas de troubles neurocognitifs. Au total, ces 12 facteurs représentent un potentiel de réduction du risque de 40 % répartis ainsi : dans la première partie de la vie (avant 45 ans), un faible niveau d’éducation (7 %) ; au milieu de la vie (entre 45 et 65 ans), la perte auditive (8 %), les traumatismes crâniens (3 %), l’hypertension artérielle (2 %), une consommation excessive d’alcool (1 %), l’obésité (1 %). Dans la dernière partie de la vie (après 65 ans), la consommation de tabac (5 %), la dépression (4 %), l’isolement social (4 %), l’inactivité physique (2 %), la pollution de l’air (2 %), le diabète (1 %). Les facteurs de risque encore inconnus représentent 60 % du risque.
Les auteurs appellent les décideurs publics à être ambitieux dans leurs politiques de prévention, qui doivent comprendre à la fois des programmes de santé publique collectifs et des interventions individuelles ciblées sur des personnes à haut risque, afin d’améliorer les activités sociales, cognitives et physique et la santé vasculaire.
Les chercheurs soulignent que les risques de troubles neurocognitifs sont particulièrement élevés dans les populations socialement défavorisées. L’approche de prévention individualisée s’avère difficile et moins efficace que les approches portant sur l’environnement économique, physique, commercial ou social, rappelle le Pr Carol Brayne, de l’Institut de santé publique de l’Université de Cambridge (Royaume-Uni). Les exhortations à changer de comportement tendent à toucher ceux qui sont déjà bien informés et bien connectés. Il est donc important qu’une politique de prévention ne creuse pas davantage les inégalités en matière de santé.
Livingston G et al. Dementia prevention, intervention, and care: 2020 report of the Lancet Commission. Lancet 2020; 396(10248) : 413-446. 8 août 2020. www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7392084/pdf/main.pdf (texte intégral). www.alzforum.org/news/conference-coverage/lancet-commissions-dementia-hit-list-adds-alcohol-pollution-tbi, 4 août 2020. Brayne C. Health Inequalities in Stroke and Dementia Prevention. Lancet Neurol 2020; 19(7): 567. Juillet 2020. www.thelancet.com/pdfs/journals/laneur/PIIS1474-4422(20)30187-3.pdf (texte intégral).