Arrêt de la conduite automobile pour les personnes atteintes de troubles cognitifs : en parler à son médecin

Recherche

Prévention

Date de rédaction :
19 mai 2021

Les signes varient d’une personne à l’autre. Mais certains changements dans les capacités de la personne sont révélateurs d’une conduite dangereuse. « Recherchez une série de changements par rapport à leur comportement de base au volant », explique David Carr, gériatre et professeur de médecine et de neurologie à l’Université Washington de Saint-Louis (Missouri). « Je demande généralement aux membres de la famille et aux patients s’ils ont eu un accident responsable, s’ils ont commis une infraction au code de la route ou s’ils ont un comportement imprudent en conduisant. Mais certaines personnes vivant avec la maladie d’Alzheimer conduisent trop lentement : elles ne peuvent tout simplement pas suivre le rythme et cela peut constituer un danger. Parmi les autres signes, on peut citer l’oubli de la façon de trouver des destinations familières, des réactions émotionnelles inappropriées, comme la colère au volant, et l’incapacité à faire des manœuvres de sécurité de base, comme se fondre dans la circulation. « Environ la moitié de mes patients décident d’eux-mêmes d’arrêter de conduire », dit David Carr. « Mais si l’un de ces signes apparaît, il est temps d’avoir une conversation. » Il faut oser en parler, même si c’est difficile, pour planifier l’arrêt de la conduite automobile avant qu’elle devienne un problème de sécurité. Faire appel au sens des responsabilités de la personne est un bon point de départ pour trouver l’équilibre entre autonomie et sécurité. « Faites-lui comprendre qu’elle risque de se blesser ou de blesser quelqu’un d’autre sur la route. Soyez honnête sur le fait que leur conduite vous fait sentir en danger. Lorsque le moment est venu d’avoir cette conversation, il faut en parler à un médecin. La recherche montre que même de légers changements dans le cerveau peuvent grandement nuire à la capacité d’une personne de conduire en toute sécurité. Je rédigerai une ordonnance ou une lettre indiquant que la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer ne doit pas conduire. Cela peut être utilisé plus tard pour leur rappeler cette décision. »

Alzheimer’s Association. Hanging up the keys. ALZ Magazine, printemps 2021. www.alz.org/news/2021/hanging-up-the-keys.