Les plaintes cognitives subjectives sont associées à un déclin cognitif dans les 6 ans
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Diagnostic et détection
Les plaintes cognitives subjectives, autrement dit l’expérience qu’a une personne de son propre déclin cognitif, constituent l’un des critères de diagnostic du déficit cognitif léger et sont parfois considérées comme un stade prodromal (signes avant-coureurs) de la maladie d’Alzheimer. En Australie, l’équipe du Pr Henry Brodaty, du centre de recherche collaborative sur les troubles neurocognitifs de l’Université de Nouvelle-Galles-du-Sud à Sidney, a suivi, pendant 6 ans, 873 personnes âgées de 78,6 ans en moyenne, vivant à domicile, sans troubles cognitifs à l’inclusion (Sydney Memory and Ageing Study), et 843 informateurs (aidants familiaux ou amis proches) capables de renseigner les chercheurs sur l’évolution des troubles. Des mesures objectives des capacités cognitives ont été réalisées à l’inclusion et une fois tous les 2 ans. A la fin de l’étude, des troubles neurocognitifs ont été diagnostiqués chez 82 participants (9,4 % de la cohorte). Les troubles cognitifs subjectifs sont significativement associés à un déclin de la cognition globale à 6 ans (p < 0,05), plus particulièrement chez les personnes déprimées, anxieuses ou ne pouvant pas maîtriser leurs émotions ou leurs comportements. Pour les auteurs, le médecin généraliste doit prendre au sérieux les plaintes cognitives subjectives qui pourraient être prédictives de troubles neurocognitifs à venir. À chaque fois que cela est possible, le médecin doit rechercher un informateur capable de lui rapporter les troubles de mémoire observés chez la personne malade et l’évolution de ces troubles.
Numbers K et al. Participant and informant memory-specific cognitive complaints predict future decline and incident dementia: Findings from the Sydney Memory and Ageing Study. PLoS ONE 2020; 15(5): e0232961. 12 mai 2020. https://journals.plos.org/plosone/article/file?id=10.1371/journal.pone.0232961&type=printable (texte intégral).