Tests sanguins : vers un pronostic du risque de maladie d’Alzheimer

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Diagnostic et détection

Date de rédaction :
16 décembre 2020

L’homologation des tests sanguins de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées au stade asymptomatique aura des conséquences profondes sur le parcours de diagnostic. Moins invasif, moins coûteux que les tests actuels nécessitant une ponction lombaire ou une imagerie cérébrale, le test sanguin pourra être prescrit et réalisé en médecine de ville. La prescription de ces tests au stade asymptomatique soulève des questions éthiques : qui voudra savoir qu’il développera la maladie d’Alzheimer dans des années, voire des décennies, alors que la maladie est aujourd’hui incurable ?

Une étude internationale, mené par Nicholas Cullen, du centre mémoire de l’Université Lund à Malmö (Suède), a développé des modèles prédictifs du risque individuel de déclin cognitif au stade du déficit cognitif léger, utilisant des biomarqueurs sanguins (protéine amyloïde, protéine tau et marqueurs de la neurodégénérescence) et s’appuyant sur les données de 573 patients de la cohorte suédoise BioFINDER et la cohorte internationale Alzheimer’s Disease Neuroimaging Initiative (ADNI). Le meilleur modèle de pronostic combine la protéine P-tau181 et le neurofilament léger mais pas la protéine amyloïde. Le modèle prédit la conversion à 4 ans du déficit cognitif léger vers la maladie d’Alzheimer dans 88 % des cas. Pour les auteurs, cette combinaison de biomarqueurs pourrait être utile pour identifier les patients à risque, tant dans les essais cliniques qu’en pratique médicale courante.

Cullen NC et al. Individualized prognosis of cognitive decline and dementia in mild cognitive impairment based on plasma biomarker combinations. Nat Aging, 30 novembre 2020. www.nature.com/articles/s43587-020-00003-5.pdf (texte intégral).