Le handicap cognitif peut être compensé par un environnement adapté

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Les professionnels

Date de rédaction :
01 octobre 2020

Pour Christophe Reintjens, responsable du centre de formation de la Fondation Médéric Alzheimer, la priorité n’est plus de calquer le modèle de l’EHPAD (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) sur le modèle hospitalier, mais de développer l’accompagnement. Il ne faut pas considérer les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer comme des malades qui ont des troubles cognitifs. Il faut plutôt considérer le cadre de vie comme un endroit où les personnes âgées, avec ou sans troubles cognitifs, doivent continuer à vivre et non pas être des objets de soins. L’accompagnement devrait revenir au premier plan. Le nom du diagnostic, l’étiquette de maladie, qu’elle soit fondée ou pas, n’a pas d’utilité pratique dans l’accompagnement au quotidien : on ne parle plus vraiment de maladie ou de troubles cognitifs au sens psychopathologique, mais davantage de handicap cognitif. Le handicap ne se concrétise, ne se vérifie, que quand lorsqu’il bute sur l’environnement. En EHPAD, les résidents qui ont des troubles cognitifs, des troubles de la mémoire ou de l’orientation, circulent dans des couloirs qui se ressemblent tous, où toutes les portes se ressemblent et où toutes les personnes sont en blanc. Forcément, cela les renvoie à une désorientation encore plus importante, à cette image de la maladie. Tout cela va contribuer à majorer les troubles du comportement, une perte de qualité de vie, voire une perte de vie tout court. Ce qui est utile, c’est de savoir ce qui pose problème. De la même manière que l’on peut compenser un handicap moteur, il est possible de compenser un handicap de déficit en mémoire par un environnement adapté, une bonne signalisation et des repères beaucoup plus clairs et évidents.

Hospimédia, 18 septembre 2020.