Les limites du soutien à domicile

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
08 juin 2020

« Je ne suis plus chez moi », déplorent le plus souvent les aidants lorsqu’ils sont accompagnés par des professionnels du domicile, souligne Catherine Ollivet. Nombre d’aidants qui se sentent « envahis » sont exaspérés : ils préfèrent réduire les aides et en faire plus eux-mêmes, plutôt que de continuer à vivre cette intrusion de visages toujours renouvelés et aux horaires imprévus. Ces limites peuvent être liés à la personne aidée elle-même : aggravations majeures de certains symptômes, autres pathologies surajoutées, inversion du rythme jour-nuit, situations de crise, isolement, mises en danger répétitives, chutes fréquentes… Une autre limite est l’insuffisance des ressources financières pour assumer le reste à charge des aides professionnelles réellement indispensables, au-delà de l’enveloppe plafonnée du plan d’aide. Pour Catherine Ollivet, ce plafonnement est notoirement insuffisant pour répondre aux vrais besoins d’une personne atteinte d’une maladie d’Alzheimer vivant seule chez elle. Les limites liées à l’aidant sont sa santé physique et morale, son éloignement géographique, son éloignement affectif (l’obligé alimentaire n’est pas obligé d’aimer son proche), sa disponibilité, selon qu’il est en activité professionnelle ou non, ou encore ses capacités d’adaptation. Enfin, l’aidant est confronté aux limites liées à l’environnement matériel ou à l’environnement humain (logement inadapté, voire insalubre, insécurité du quartier restreignant l’intervention de professionnels, insuffisances en ressources professionnelles de proximité, intervenants aux horaires irréguliers impossibles à coordonner…)

Ollivet C. Le maintien à domicile peut-il être un objectif en soi ? Une approche humaine et éthique des spécificités du soutien à domicile des personnes souffrant d’une maladie neuro-évolutive de type Alzheimer. Rev Gériatr 2019 ; 44(5) : 291-294. Mai 2019. www.revuedegeriatrie.fr/index.php.