Chez une personne atteinte de troubles cognitifs, l’opposition aux soins et aux traitements peut-elle être considérée comme un refus ?

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
04 juin 2020

Thomas Tannou et ses collègues, du service de gériatrie et de l’équipe Éthique et progrès médical (INSERM CIC1431 du CHU de Besançon), rappellent que le refus de soin et de traitement est un droit pour toute personne malade, reconnu par la loi. Mais l’opposition aux soins et aux traitements peut-elle être considérée comme un refus ? L’opposition est-elle le marqueur d’une relation qui n’a pas pu se tisser entre le sujet souffrant et les professionnels de santé ? Signifie-t-elle que la personne malade n’a pas été entendue dans son droit premier de refuser des soins et/ou une thérapeutique ? La question se complique lorsque la personne ne peut pas exprimer sa volonté de façon explicite, qu’il y a un doute sur sa capacité à comprendre, en particulier dans le cadre d’un trouble cognitif ou encore d’un syndrome dépressif. Le risque est alors majeur de prendre des décisions par dérogation, niant une forme d’autonomie relative. Pour les auteurs, l’opposition manifestée par des comportements perturbateurs doit d’abord être vue comme l’expression autonome d’un authentique refus, témoin de l’expression de la volonté du sujet, malgré la relativité de son autonomie cognitive. Cette opposition doit aussi interroger une forme de souffrance qu’il convient d’entendre et d’accompagner dans le respect de la dignité.

Tannou T et al. Est-ce que l’opposition aux soins manifestée par une personne âgée présentant des troubles neurocognitifs constitue un refus de soin ? Gériatr Psychol Neuropsychiatr Vieil 2019 ; 17(3): 291-298. Septembre 2019. www.jle.com/fr/revues/gpn/e-docs/est_ce_que_lopposition_aux_soins_manifestee_par_une_personne_agee_presentant_des_troubles_neurocognitifs_constitue_un_refus_de_soin__314947/article.phtml.