La « guerre » contre le coronavirus ou l’empathie envers les personnes malades ?

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
18 mai 2020

Si le confinement des personnes âgées « est un bien du point de vue du freinage de l’épidémie et de l’engorgement des services de soins intensifs, c’est pourtant un mal du point de vue de leur vie. Ce dilemme est d’autant plus cruel et angoissant qu’il concerne des personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer, particulièrement sensibles à la perte des repères. Avec le risque que ce qui sera perdu ne sera pas retrouvé », écrit Pascale Molinier, professeur de psychologie sociale à l’Université Paris 13 Nord. Dans Actualités sociales hebdomadaires, la psychologue s’insurge par ailleurs sur le discours martial utilisé pour lutter contre le coronavirus qui, selon elle, ne convient pas pour décrire la situation que vivent les soignants de proximité aux prises avec la souffrance de l’autre. Ces « invisibles », en contact avec les plus fragiles, sont majoritairement des femmes. « Soigner, prêter attention à l’autre, ce n’est pas la guerre. Cela pose un problème éthique majeur de confondre quelque chose de l’ordre de l’empathie, de la compassion, d’une sensibilité à la souffrance avec un combat. »

https://www.liberation.fr/debats/2020/03/17/coronavirus-le-soin-n-est-pas-la-guerre_1782052. Actualités sociales hebdomadaires, 2 avril 2020.