Apaiser les tensions liées au huis-clos dans le couple aidant-aidé
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Les personnes malades confinées à domicile ne peuvent en aucune façon comprendre, intégrer et encore moins supporter le brutal changement de leurs rituels, témoigne Catherine Ollivet, de France Alzheimer 93. Pour la psychanalyste Catherine Bergeret-Amselek, cette situation de confinement fait ressortir des angoisses archaïques extrêmement profondes, pour l’aidant comme pour la personne aidée : les personnes atteintes de maladie d’Alzheimer d’une maladie apparentée sont très sensibles à l’atmosphère qui règne autour d’elle. Le risque d’agitation, de troubles du comportement est accru face à un aidant angoissé. Pour éviter au maximum les tensions liées au huis-clos, il est donc essentiel de créer l’ambiance la plus apaisée possible : en parlant doucement, en ayant des paroles rassurantes ; en essayant de rester calme, de garder son sang-froid ; en essayant de conserver un emploi du temps structuré « face au grand vide que l’on a devant soi » ; en réalisant des activités manuelles, concrètes : confectionner des gâteaux, coudre… pour se sentir relié à son corps, ainsi que des activités sensorielles, en privilégiant les sensations apaisantes, qui font plaisir : sentir une odeur aimée, lire un texte ou une poésie ; téléphoner à des proches qui s’inquiètent. Au contraire, le mot « guerre » peut faire écho à des souvenirs difficiles : il faut abriter, protéger ces personnes au maximum de ces discours, éviter d’allumer la radio ou la télévision, conseille la psychanalyste.
www.francebleu.fr/infos/societe/temoignage-l-impression-d-etre-dans-une-bulle-pour-francoise-confinee-avec-son-mari-atteint-d-1587234783, 19 avril 2020. Agevillage, 31 mars 2020.