Syndrome post-covid-19 : des troubles neurologiques et de la mémoire chez des patients guéris
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
A l’hôpital Foch de Suresnes (Hauts-de-Seine), une unité spécialisée, Rehab Covid, a été mise en place pour prendre en charge les séquelles à long terme des personnes ayant attrapé le covid-19 en mars-avril 2020, et déclarés guéris mais qui présentent pourtant, des mois plus tard, des symptômes persistants ou résurgents qui perturbent leur vie quotidienne. Ces troubles semblent d’autant plus étranges qu’ils surviennent chez des personnes ayant fait une forme peu sévère du covid-19 : ces personnes ne sont pas passées par la réanimation et n’ont souvent même pas été hospitalisées. Ce parcours rend leur suivi plus difficile. Presque tous les hôpitaux ont monté leur consultation post-covid pour suivre leurs patients. Le problème, ce sont ceux qui sont restés hors du circuit hospitalier, explique Nicolas Barizien, médecin du sport et chef du service de réadaptation fonctionnelle de l’hôpital Foch. Ceux-là ont été malades chez eux, suivis à distance par le biais de la plate-forme Covidom, puis ils ont guéri, parfois repris le travail, avant de s’écrouler de nouveau.
Dominique Salmon-Céron, infectiologue à l’Hôtel-Dieu (Assistance publique-Hôpitaux de Paris), a présenté le 11 septembre 2020, aux Journées nationales d’infectiologie de Poitiers, une étude sur 70 patients présentant des symptômes post-covid-19 persistants, dont le diagnostic initial d’infection avait été confirmé par une PCR ou une sérologie positive. Parmi les principaux symptômes observés, 73 % présentent une fatigue souvent extrême, 53 % des douleurs thoraciques, 42 % des céphalées (« maux de tête »), 43 % une dyspnée (essoufflement), 56 % des troubles sensitifs (picotements, sensations de brûlures…) et des troubles de l’équilibre, et 37 % des troubles neurocognitifs (notamment troubles de la mémoire et désorientation) avec des troubles de l’humeur associés. Contrairement aux formes graves du covid-19, qui frappent davantage les hommes, les plus de 65 ans et les personnes en surpoids, les symptômes persistants touchent en majorité des femmes, entre 40 et 50 ans, actives, et habituellement en bonne forme physique. A l’Hôtel-Dieu, elles représentent 79 % des patients, avec un âge médian de 45 ans.
www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/11/covid-19-le-defi-des-soignants-face-au-mystere-des-symptomes-persistants_6051746_3244.html, 11 septembre 2020.