N’oubliez pas Alzheimer !
Édito
L’enjeu du vieillissement de la société est passé au travers du débat présidentiel. En effet, si la transition démographique a eu du mal à « imprimer » la campagne, le sujet de la maladie d’Alzheimer a quant à lui été « escamoté ».
Certains pourraient trouver le parallèle audacieux, mais la question des jeunes chercheurs en France, en particulier, ceux en sciences humaines et sociales et/ou en santé publique n’a pas non plus était traitée à la hauteur des enjeux qu’elle représente. Le Monde consacrait le 18 mai dernier à un article sur ces jeunes chercheurs qui se prédestinaient à la recherche publique et qui sont nombreux aujourd’hui à ne plus vouloir s’obstine. Ils préfèrent « bifurquer » afin de sortir d’une logique de précarité et d’incertitude. Adèle B.Combes, dans son livre intitulé « Comment l’université broie les jeunes chercheurs », publié le 5 janvier dernier, observe que « certains vivent leur thèse avec bonheur et passion, mais nombreux sont ceux pour qui cette expérience constitue un réel enfermement psychologique, physique, relationnel et professionnel aux conséquences individuelles et sociétales complexes. »
Pour bâtir la réponse globale au défi du vieillissement cognitif et pour apprendre durablement à vivre avec la maladie d’Alzheimer, il nous faut imaginer des solutions inédites, en priorité dans le champ des sciences humaines et sociales, en prenant le parti de l’innovation sociale. L’intensification de l’effort de recherche que nous appelons de nos vœux procède de cette vision. C’est pourquoi, la Fondation Médéric Alzheimer a souhaité intensifier son soutien aux jeunes chercheurs en proposant trois nouveaux dispositifs en 2022 : un soutien à la participation scientifique, un prix jeunes chercheurs et une dotation scientifique jeunes chercheurs.
Hélène Jacquemont
Présidente de la Fondation Médéric Alzheimer