Lutter contre la dénutrition des personnes âgées : une nécessité absolue

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
30 novembre 2021

La dénutrition, une perte de poids rapide et involontaire (plus de 5 % de son poids en 1 mois ou 10 % en 6 mois), concerne un patient hospitalisé sur trois ; 40% des malades du cancer ; un enfant hospitalisé sur dix ; de 5 à 10 % des personnes âgées à domicile, de 30 à 40 % des résidents d’EHPAD, et un tiers des personnes atteintes d’Alzheimer. La semaine nationale de la dénutrition (du 12 au 20 novembre 2021) a été l’occasion de parler d’une « maladie oubliée et pourtant redoutable », écrivent dans une tribune du Journal du Dimanche le Pr Eric Fontaine, président du Collectif de lutte contre la dénutrition au CHU de Grenoble, le Pr Agathe Raynaud-Simon, présidente de la Fédération française de nutrition à l’hôpital Bichat, Daniel Nizri, président de la Ligue contre le cancer, Joël Jaouen, président de France Alzheimer et l’ancien député Jérôme Guedj. La première réaction face à ce mot est l’incrédulité. Car on confond la dénutrition avec la malnutrition, c’est-à-dire l’impossibilité pour raison économique, climatique, humanitaire (famine) de disposer d’un apport alimentaire quotidien suffisant. La dénutrition, c’est la maladie de la perte d’appétit, qui existe bel et bien en société d’abondance et constitue un véritable enjeu de santé publique. Si perdre l’appétit est souvent inéluctable quand on est malade ou âgé, perdre du poids n’est pas une fatalité auquel notre système de santé devrait se résigner. C’est un échec quand elle surgit. Elle accroît les risques de chute, les risques d’infection. Et parfois tue silencieusement. Des solutions existent : offrir un dépistage bucco-dentaire gratuit au moment du départ à la retraite ; développer les activités physiques pour les plus fragiles ; améliorer la qualité des repas en établissement (choix du milieu, choix du lieu) et réduire le jeûne nocturne ; suivre systématiquement le poids ; augmenter le nombre de professionnels de la nutrition, du soin et de l’accompagnement, pour prendre du temps autour du repas, pour plus de convivialité et pour lutter contre l’isolement.

La Haute Autorité de santé et la Fédération française de nutrition ont publié de nouvelles recommandations de pratique professionnelle pour le diagnostic de la dénutrition chez la personne de 70 ans et plus.

www.lejdd.fr/Societe/tribune-en-finir-avec-la-denutrition-cest-possible-4077904, 19 novembre 2021. Haute Autorité de Santé, Fédération française de nutrition. Diagnostic de la dénutrition chez la personne de 70 ans et plus. 10 novembre 2021. 19 p. www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2021-11/reco368_recommandations_denutrition_pa_cd_20211110_v1.pdf (texte intégral).