L’exercice physique améliore les fonctions exécutives et cognitives

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Date de rédaction :
19 mai 2021

Les perturbations de la structure et de la fonction cérébro-vasculaires peuvent altérer les fonctions cognitives au cours du vieillissement et dans les états de maladie cardio-métabolique. Des facteurs de style de vie modifiables, comme l’inactivité physique, exacerbent ces changements au-delà de ceux qui sont associés au vieillissement normal. En Australie, Edward Bliss, de l’Ecole de santé et bien-être de l’Université du Queensland méridional, et ses collègues, publient une revue systématique des études sur l’exercice physique (en aérobie, en résistance musculaire ou en exercice multimodal) et ses effets sur la fonction cérébro-vasculaire, la cognition et la santé chez les personnes de 50 ans ou plus. La plupart des études concernent l’entraînement par des exercices en aérobie (les muscles disposent d’assez d’oxygène pour produire toute l’énergie dont ils ont besoin pour accomplir l’effort qu’on leur demande d’accomplir). L’exercice physique peut améliorer la fonction cérébro-vasculaire, la cognition et la neuroplasticité dans les zones du cerveau associées aux fonctions exécutives [habiletés cognitives qui permettent d’atteindre des objectifs en contrôlant son comportement, pour faire face à des situations nouvelles, planifier l’avenir, évaluer les risques…] et les zones associées à la mémoire chez les personnes de 50 ans ou plus, quel que soit leur état de santé.

L’entraînement de résistance musculaire peut améliorer la fonction cognitive des personnes âgées. Il existe encore peu d’études sur ce type d’intervention. La résistance se situe entre l’endurance et la force. On parle d’un entraînement en résistance si l’intensité de l’effort se situe entre 60 % et 77 % de la force maximale. Helio Coelho-Junior, de l’institut de médecine interne et gériatrie de l’Université catholique du Sacré-Cœur à Rome, et ses collègues, publient une revue systématique de la littérature et une méta-analyse de 18 essais cliniques évaluant l’effet de l’entraînement de résistance musculaire sur la cognition de personnes âgées de 60 ans et plus, atteintes ou non de troubles cognitifs. L’intervention améliore significativement la fonction cognitive chez les personnes ayant des troubles cognitifs (p=0,005) ou non (p=0,047) à l’inclusion. Cependant, la mémoire à court terme n’est améliorée que chez les personnes sans troubles cognitifs (p < 0.00001). [La mémoire à court terme (ou mémoire du présent) permet de manipuler et de retenir des informations pendant la réalisation d’une tâche ou d’une activité. Cette mémoire est sollicitée en permanence (retenir un numéro de téléphone le temps de le noter, retenir le début d’une phrase le temps de la terminer)].

Bliss ES et al. Benefits of exercise training on cerebrovascular and cognitive function in ageing. J Cereb Blood Flow Metab 2021; 41(3):447-470. Mars 2021. www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7907999/pdf/10.1177_0271678X20957807.pdf (texte intégral).

Coelho-Junior H et al. Resistance training improves cognitive function in older adults with different cognitive status: a systematic review and meta-analysis. Aging Ment Health, 16 décembre 2020. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33325273/.