La réserve cognitive n’est plus un concept : son évolution peut être suivie en mesurant l’intégrité du cerveau en IRM structurale
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La réserve cognitive est un modèle de résilience contre le déclin cognitif lié à l’âge et à la neurodégénérescence. Certaines personnes sont capables de faire face à des demandes cognitives mieux que d’autres lorsque l’intégrité du cerveau est compromise. La réserve cognitive agit selon deux mécanismes : la réserve neuronale (qui reflète l’efficacité ou la capacité de réseaux cérébraux fonctionnels pré-existants), et la compensation neuronale (la capacité à utiliser de nouvelles stratégies cognitives ou des réseaux neuronaux alternatifs pour pallier la neurodégénérescence). Si le concept est aujourd’hui largement adopté, sa démonstration concrète a été difficile. Une étude suédoise, menée par l’équipe du Pr Laura Fratiglioni, du département de neurobiologie, sciences du soin et société de l’Institut Karolinska à Stockholm, auprès de 430 personnes âgées de 60 ans et plus, en population générale, montre que la réserve cognitive a deux composantes mesurables en pratique : d’une part la réserve résiduelle, qui reflète l’intégrité cérébrale en IRM structurale (imagerie par résonance magnétique des structures du cerveau) ; d’autre part, la réserve liée à l’activité de la personne, qui lui a permis de construire au fil du temps de nouveaux réseaux neuronaux mobilisant diverses capacités cognitives (éducation, complexité du travail, réseau social, activités de loisirs). La réserve résiduelle est plus facile à mesurer et à suivre.
Gallo F et al. Cognitive Trajectories and Dementia Risk: A Comparison of Two Cognitive Reserve Measures. Consulté le 20 septembre 2021. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8424183/.