Faciliter la conversation des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer en s’appuyant sur leurs capacités préservées

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Date de rédaction :
23 septembre 2021

Une intervention psychosociale de 5 semaines, auprès de 36 résidents d’EHPAD atteintes de maladie d’Alzheimer au stade modéré à modérément sévère, permet d’augmenter de manière significative les conversations de fond entre participants (conversations demandant l’implication de la personne malade ; p=0,002). Elles sont capables de parler de plusieurs sujets et de manière substantielle. C’est ce que montre Jean-Bernard Mabire, psychologue, responsable de projet major Living Lab à la Fondation Médéric Alzheimer, en collaboration avec des chercheurs de l’Université Paris-Nanterre (EA4430), du CHU de Rennes et de l’Université Radboud de Nimègue (Pays-Bas). L’intervention comprend des exercices cognitifs (attention, vocabulaire, proverbes, culture générale, chansons avec mots manquants…), des activités de réminiscence (l’enfance, les activités des professionnels, la mode de leur époque), de la stimulation sensorielle, des activités manuelles (puzzles…), des commentaires sur les images, la lecture active de journaux, une discussion active libre et du chant. Chaque atelier durait environ 45 minutes. Quatorze résidents ont participé à un atelier 4 fois par semaine et 22 résidents à un atelier 2 fois par semaine.  La durée des interactions a été mesurée pendant 8 minutes avant et après chaque atelier. Les codes, les catégories et les thèmes de l’interaction ont été précisés par une analyse de contenu. Après l’intervention, la durée moyenne des interactions a significativement augmenté, de 67% entre les résidents (p=0.027) et de 151% avec le personnel soignant (p=0.023). Dix-sept codes d’interaction ont été observés. Quatre catégories d’interactions ont été identifiées : les souvenirs, les sentiments envers les autres et l’expression de soi, la vie en maison de retraite et les interactions factuelles. Ces catégories ont été regroupées en deux thèmes : des conversations non impliquées (papotage, small talk) et des conversations de fond (substantive talk). Les conversations de fond ont augmenté de manière significative après l’intervention (p= 0.002).

Mabire JB et al. Impact of a Psychosocial Intervention on Social Interactions between People with Dementia: An Observational Study in a Nursing Home. Activities Adaptation Aging, 16 septembre 2021. https://doi.org/10.1080/01924788.2021.1966574.