Un délai d’entrée en EHPAD après l’annonce du diagnostic de troubles neurocognitifs majeurs, de 3,3 ans.

Échos d'ailleurs

Date de rédaction :
23 avril 2025
Langue :
Français

Chiara Brück et ses collègues du centre médical universitaire Erasme à Rotterdam ont cherché à calculer le délai entre l’annonce du diagnostic et l’entrée en institution et à partir des données scientifiques disponibles ainsi que l’espérance de vie

Pour mener à bien cette recherche, les scientifiques ont analysé les données provenant de 261 études, dont 235 se concentraient sur la survie de plus de 5,5 millions de personnes, tandis que 79 études examinaient l’entrée en Ehpad de 352 990 personnes. Ces études ont été réalisées principalement en Europe et en Amérique du Nord, mais aussi en Asie, en Océanie et en Amérique du Sud.

Les participants avaient un âge médian de 78,8 ans au moment de l’inclusion, avec une majorité de femmes (63 %). La majorité des études portaient sur les troubles neurocognitifs majeurs toutes causes (44 %), sur la maladie d’Alzheimer pour 32 %, sur la démence vasculaire pour 9 % et sur la maladie à corps de Lewy pour 5%.

Les résultats ont révélé que le délai médian d’entrée en Ehpad après le diagnostic de troubles neurocognitifs majeurs est de 3,3 ans. Cependant, les résultats d’une étude à l’autre sont hétérogènes car il y a des variations dans la méthodologie et les caractéristiques cliniques.

L’espérance de vie médiane après un diagnostic de troubles neurocognitifs majeurs est de 4,8 ans, ce qui correspond à une probabilité de survie à cinq ans de 51 %. La probabilité de survie diminue progressivement avec le temps, passant de 90 % à un an à 21 % à dix ans. La survie médiane diminue également avec l’âge au diagnostic, avec des différences notables entre les hommes et les femmes. Par exemple, à 60 ans, l’espérance de vie médiane est de 6,5 ans pour les hommes et de 8,9 ans pour les femmes, tandis qu’à 85 ans, elle chute à 2,2 ans pour les hommes et 4,5 ans pour les femmes.

Les chercheurs ont également observé que le niveau d’éducation influence la survie : un niveau d’éducation plus élevé est associé à une survie plus courte. En revanche, le score MMSE, qui évalue la fonction cognitive, ne semble pas avoir d’impact significatif sur la survie.

Cette étude met en lumière la complexité du pronostic après un diagnostic de troubles neurocognitifs majeurs, qui dépend non seulement des caractéristiques individuelles des personnes malades et de la maladie elle-même, mais aussi des méthodologies utilisées dans les études.