Quels sont les coûts de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées en Europe ?
Économie
Le rapport analyse les coûts liés à la prise en charge des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée en Europe, en se fondant sur des données issues des enquêtes SHARE (Survey of Health, Ageing and Retirement in Europe) et ELSA (English Longitudinal Survey of Ageing). Son objectif principal est d’évaluer comment un diagnostic affecte les dépenses des individus et leur recours aux soins, à court terme, tout en identifiant des effets collatéraux sur leur famille.
Pour cela, un échantillon de données longitudinales couvrant 11 pays européens et une période de plus de 15 ans a été exploité. Une méthode d’estimation par effets fixes pour évaluer les changements dans les dépenses et les besoins de soins des individus après un diagnostic de démence a été utilisée.
Les variables étudiées incluent les dépenses alimentaires, les coûts liés au logement, les visites médicales, les séjours hospitaliers, ainsi que le recours aux soins formels et informels. Une attention particulière est portée aux effets causaux, grâce à des comparaisons avant et après le diagnostic au sein de la même population. Les analyses incluent des tests de sensibilité, intégrant des mesures alternatives de la maladie d’Alzheimer ou de maladies apparentées et des variables de contrôle supplémentaires, telles que le patrimoine ou l’état de santé avant le diagnostic.
Ce rapport met en évidence une modification des dépenses après un diagnostic de maladie d’Alzheimer ou de maladies apparentées. Les dépenses alimentaires diminuent (-5,9 % en moyenne) quand les dépenses liées au logement augmentent (+62 %). Ces changements reflètent une réallocation budgétaire en faveur des besoins liés aux soins à domicile ou aux adaptations du logement.
Un recours accru aux soins est observé avec une hausse significative du recours aux soins formels (17 % de probabilité supplémentaire d’utiliser des soins à domicile) et informels (18 % de probabilité supplémentaire d’être aidé par des proches). Les hospitalisations et les visites médicales augmentent également.
Cependant, des différences apparaissent selon les sexes et le statut socio-économique. Les hommes tendent à recourir davantage aux soins informels fournis par leurs partenaires, tandis que les femmes privilégient les soins formels. Les personnes à faible revenu réduisent davantage leurs dépenses alimentaires par rapport aux personnes plus aisées.
La santé et le bien-être des conjoints sont affectés avec une augmentation du risque de dépression et une baisse de la qualité de vie, surtout pour les femmes dont les partenaires sont diagnostiqués.
Enfin, le rapport détaille les charges financières qui pèsent sur les individus et leurs familles après un diagnostic de maladie d’Alzheimer ou de maladies apparentées, en se concentrant sur les coûts liés aux soins formels (professionnels) et informels (fournis par des proches).