Alzheimer : l’entreprise face à la dégradation des capacités cognitives du salarié
Société inclusive
Droit des personnes malades
Le nombre de personnes malades d’Alzheimer en activité devrait progresser dans les années qui viennent, sous l’effet conjoint d’une amélioration des outils de diagnostic précoce et de l’augmentation du taux d’activité des plus de 60 ans.
La problématique des malades d’Alzheimer jeunes (diagnostic posé avant l’âge de 60 ans en France, 65 ans à l’international) encore en âge d’avoir une activité professionnelle et dont les troubles peuvent entraver leur capacité de travail et la qualité de leur travail est un sujet relativement peu traité. Pourtant, ces « Alzheimer jeunes », dont une part importante ignore leur maladie, doivent affronter une dégradation progressive de leurs capacités cognitives au travail. Avec, à la clé, de nombreuses souffrances.
Adeline Rollin, responsable du Centre national de référence malades Alzheimer jeunes de Lille, explique que la maladie peut se manifester chez les jeunes par des formes atypiques comme des troubles de mémoire, de langage, de gestualité ou des difficultés à organiser et planifier.
Benoît Durand, directeur délégué de l’association France Alzheimer, souligne que ces symptômes peuvent entraîner des risques professionnels, voire des tensions avec l’employeur qui par méconnaissance de la pathologie ne comprend pas ce qui se passe et ne « reconnaît » plus son collaborateur.
Pour répondre à cette problématique, plusieurs préconisations dont l’aménagement de postes adaptés : horaires flexibles, tâches simplifiées ou environnement calme. Un médecin du travail interrogé estime qu’un emploi adapté peut protéger les malades et ralentir l’évolution des troubles, tout en leur offrant un sentiment d’utilité et d’appartenance.