Le monde entier au chevet de la maladie

Échos d'ailleurs

Date de rédaction :
01 juillet 2005

L’évolution la plus visible du traitement de l’information sur la maladie d’Alzheimer et les troubles neurodégénératifs se rapporte à la recherche. En revanche, l’insuffisance des capacités et des conditions d’accueil de nos anciens continue d’être soulignée dans la presse. 
De gros projets de recherche émergent partout dans le monde, mieux : nombre de ces projets sont désormais internationaux. En témoigne ce partenariat Japon-Suède entre deux entreprises pour un travail commun sur l’immunothérapie ( JCN Newswire, www.japancorp.net ); mais également entre la Suisse et les Etats-Unis, là encore liés par les initiatives de leurs entreprises respectives, Roche et GE Healthcare, autour de la mise au point de nouveaux médicaments de lutte contre la maladie d’Alzheimer (Forbes,www.forbes.com ). L’annonce la plus spectaculaire est celle du lancement d’un projet mondial de recherche sur le cerveau humain qui impliquera des chercheurs de sept pays (www.oecd.org ). Grâce aux progrès de la « neuroinformatique », permettant à partir de puissantes bases de données de développer les moyens de mesurer le cerveau, les membres de ce projet seront regroupés autour d’une structure de coopération active, appelée le CICN [Centre international de coordination en neuroinformatique]. L’une des institutions parmi les plus actives de ce projet, l’Institut suédois Karolinska, vient précisément de publier un « tableau » des troubles cognitifs qui pourrait aider à mieux comprendre comment l’on passe du vieillissement normal à des troubles du comportement, et de là permettre d’adapter des thérapies médicamenteuses plus ciblées (Cordis Nouvelles, http://dbs.cordis.lu ). Enfin, toujours au chapitre des collaborations transnationales, une recherche conjointe entre le Canada et les Etats-Unis sur la mémoire vient de susciter la publication de résultats intéressants concernant une protéine « régulatrice » (Radio Canada, www.radio-Canada.ca ). Bien que la recherche n’ait jamais été avare de ses efforts sur la maladie d’Alzheimer, la coopération internationale en la matière démultiplie les espoirs de progrès rapides dans la compréhension de la maladie et dans les thérapies possibles.
La plupart de nos voisins et des pays développés accusent en revanche le même retard et les mêmes lacunes en matière d’infrastructures pour accueillir les personnes âgées et dépendantes. Tous, de l’Espagne aux Etats-Unis, sont conscients de ces limites et de l’urgence de déployer plus d’argent, plus d’innovation, plus d’assistance aux malades et aux aidants.
L’Espagne, qui est un parent pauvre en Europe pour l’aide sociale délivrée aux seniors (NorteCastilla, www.nortecastilla.es ), s’apprête à soutenir financièrement les régions pour qu’elles développent des projets pilotes destinés aux personnes âgées ( www.noticias.info,www.famma.org ). A charge pour les régions d’innover dans les formules d’assistance, d’accueil…Les collectivités territoriales sont mises à rude épreuve, puisqu’elles sont au plus près du terrain, de la réalité des besoins. En Allemagne, des communes s’efforcent de mettre au point des solutions qui préservent l’autonomie des malades, grâce à un habitat aménagé par exemple, conjuguant indépendance et services de proximité ( www.allgemeine-zeitung.de ). A l’opposé, un autre modèle, plus libéral, privilégie une approche « marché » de la prise en charge des personnes âgées dépendantes. C’est le cas aux Etats-Unis, où des agences privées pour aider les seniors se développent à grands pas (The Boston Globe, www.boston.com ). Ou encore au Japon, qui veut rationaliser les coûts des maisons de retraite et des soins gériatriques par un effort conséquent de prévention…et par une participation plus lourde des pensionnaires au financement ( www.japantimes.co.jp ). Tous les pays dits de l’OCDE souffrent de la même 
difficulté : anticiper au mieux ce qui, demain, ne cessera de peser sur les budgets, à savoir la vie prolongée des anciens.