La loi et la communication du diagnostic.

Échos d'ailleurs

Date de rédaction :
01 décembre 2005

La loi du 4 mars 2002 sur le droit des malades à la communication des informations médicales les concernant ne prévoit pas le cas des patients dont le jugement peut être perturbé par des déficits cognitifs ou des troubles psychopathologiques. En ce qui concerne la maladie d’Alzheimer, la question de savoir s’il faut informer le patient devrait s’effacer devant celles de savoir quand et comment apporter cette information, ce qui implique l’établissement d’une relation thérapeutique globale englobant également la famille. Des circonstances nouvelles, comme la précocité du diagnostic et l’existence de médicaments actifs, conduisent à envisager ces points différemment. Une « nouvelle culture de la démence » est apparue : centrée sur le sujet, elle lui restitue son statut d’individu doté d’une vie psychique et relationnelle qui persiste, bien qu’altérée par la maladie. Il est nécessaire de se pencher sur la difficulté de la communication du diagnostic, non seulement du côté du patient et de sa famille, mais aussi du côté du médecin. Seule une étude de la dynamique de la communication permet de proposer des éléments pratiques pour faciliter la réalisation de cette tâche complexe. 
Première règle : partir de ce que pensent les patients et leur famille, et non de ce que l’on désire communiquer. Deuxième règle : la communication nécessite le calme, la tranquillité, un temps suffisant. Troisième règle : l’annonce du diagnostic doit obligatoirement être couplée à des informations sur la maladie, en insistant sur les points positifs. 

Gérontologie et Société, article de Christian Derouesné, décembre 2005.