LA RECHERCHE MÉDICALE
Recherche
ALLEMAGNE
Conduite automobile
Etre atteint de la maladie d’Alzheimer n’oblige pas à renoncer immédiatement à conduire sa voiture. Les éventuelles lacunes cognitives qui se révèlent dans la première phase de la maladie peuvent être compensées par l’expérience et la prudence du conducteur. Une étude va être menée dans les prochains mois par des chercheurs de l’Université de Cologne. En s’appuyant sur des tests de conduite auprès de personnes à diverses phases de la maladie, les chercheurs vont essayer d’établir les critères qui détermineront le moment où le patient devra renoncer à la conduite.
www.carorder.de, 6 février 2006
PAYS-BAS
Une IRM peut prévoir l’apparition de la maladie d’Alzheimer
Une étude menée à Rotterdam auprès de cinq cents personnes a démontré que la maladie d’Alzheimer peut être visible dans le cerveau des années avant que la maladie ne se manifeste. Il y a dix ans, des chercheurs du Centre Médical Universitaire « Erasme » avaient fait une scannographie IRM auprès de cinq cents personnes sexagénaires. Il s’est avéré que les personnes qui avaient un hippocampe ou une amygdale (régions du cerveau) de taille relativement petite couraient plus de risques d’être atteintes par la maladie que les personnes dont ces parties cérébrales étaient de taille supérieure. Les personnes avec un petit hippocampe couraient quatre fois plus de risques ; les personnes avec une petite amygdale couraient six fois plus de risques.
Cependant, les neurologues-chercheurs relativisent ces résultats : seulement dix-neuf personnes sur les cent-soixante-dix participants avec une petite amygdale ont été atteintes par la maladie. Un grand nombre de personnes ont toujours eu un petit hippocampe ou une petite amygdale sans jamais tomber malades. Par la suite, les chercheurs étudieront le rôle que joue une réduction rapide de ces parties cérébrales dans le processus de la maladie.
NRC Handelsblad, Rotterdam, www.nrc.nl, 3 février 2006
MONDE
La recherche est loin d’être pure
Un article d’opinion écrit par H.T Goranson, ancien directeur de la recherche à l’US Defense Advanced Research Projects Agency.
La recherche scientifique est un enjeu industriel énorme entre les pays, et notamment la recherche dans le domaine des cellules embryonnaires. Celle-ci promet des progrès considérables dans le dépôt de brevets susceptibles de lutter efficacement contre des maladies telles que la maladie d’Alzheimer, de Parkinson ou encore la myopathie. Nombre de pays se sont engouffrés dans la brèche, car toute découverte significative apportera à l’économie d’un pays une manne financière. La Corée du Sud s’est rendue tristement célèbre en prétendant avoir cloné des cellules embryonnaires humaines. La fraude permettait notamment à la Corée du Sud de réclamer des droits sur les brevets du processus de clonage. Le fait que les chercheurs coréens risquent leur réputation révèle à quel point la recherche scientifique n’est plus, aujourd’hui, seulement « une question de découverte ».
La Libre Belgique, www.lalibre.be, 16 janvier 2006
ÉTATS-UNIS
Le débat sur la recherche des cellules souches
A l’occasion de son discours sur l’Etat de l’Union, en janvier dernier, le Président Bush a fait part de sa volonté d’interdire la création « d’hybrides humains-animaux ». Le débat éthique autour de la recherche sur les cellules souches et l’utilisation à cette fin d’embryons humains fait rage aux Etats-Unis. Les conservateurs, en tête desquels plusieurs membres du parti Républicain ont jusque-là affiché leur hostilité à l’encontre de ce type de recherches. Mais l’engagement de la famille Reagan en faveur de ces travaux ainsi qu’une opinion américaine favorable- plusieurs sondages ont montré que la grande majorité des Américains soutiennent la recherche sur les cellules souches- ont convaincu plusieurs Républicains de la nécessité de soutenir ces recherches. Aussi après la décision prise en 2001 par le président Bush de limiter le financement de la recherche des cellules sur embryons humains, le débat continue de diviser les Américains. La Chambre des Représentants a voté un texte engageant une augmentation du financement fédéral pour la recherche sur les cellules souches. Le Sénat statuera prochainement à son tour sur ce texte.
San Francisco Chronicle, SFGate.com, 20 février 2006, Elytimes&county, http://www.localnewsleader.com
La prépondérance des gènes dans la maladie d’Alzheimer
L’héritage génétique pourrait, à 80% des cas, être à l’origine de la maladie d’Alzheimer. Tel est le résultat d’un étude menée par l’Université de Californie du Sud auprès de trois cent quatre-vingt douze jumeaux âgés d’au moins soixante-cinq ans et publiée dans les Archives of General Psychiatry. Les scientifiques soupçonnaient depuis longtemps les gènes de jouer un rôle majeur dans la maladie, mais aucune recherche n’avait jusque-là été entreprise sur un échantillon aussi large. Par ailleurs, l’étude qui montre la prépondérance du facteur génétique ne renie toutefois pas le rôle joué par les facteurs environnementaux dans la maladie. Une seconde étude, également publiée dans les Archives of General Psychiatry, menée par des chercheurs de l’école de médecine du Mont Sinaï à New York montre que les personnes qui, dans leur vie, ont été atteintes de dépression, subissent un déclin cérébral plus rapide lorsqu’elles sont touchées par la maladie d’Alzheimer.
MCNBC.com, 6 février 2006
Projet de recherche sur la mémoire
L’Alzheimer’s Disease Neuroimaging Initiative (ADNI), l’un des programmes développé par le National Institutes of Health (NIH), recherche huit cents adultes âgés pour participer à une étude destinée à identifier les marqueurs biologiques du déclin de la mémoire. Les chercheurs espèrent pouvoir détecter, au plus tôt, les premiers signes de la perte de la mémoire chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer. L’étude de l’ADNI s’étalera sur cinq années et est dotée de 60 millions de dollars. Une douzaine d’agences fédérales et de compagnies privées se sont associées à ce programme du NIH.
Medical News Today, 10 février 2006
Les personnes instruites plus violemment frappées par la maladie
Une étude menée par des scientifiques de l’Université de Columbia publiée dans le Journal of Neurology Neurosurgery and Psychiatry montre que la maladie d’Alzheimer progresse plus rapidement chez les personnes très instruites. Des recherches antérieures avaient démontré que la maladie frappait ce type de personnes plus tardivement. Mais selon les conclusions de cette nouvelle recherche, si la maladie frappe plus tardivement, la dégénérescence cérébrale du patient est alors plus violente et plus rapide. Trois cent douze patients new-yorkais de plus de soixante-cinq ans atteints de la maladie d’Alzheimer ont été observés pendant cinq années pour les besoins de cette recherche.
Medical Research News, News-Medical.net, 16 février 2006
La technologie pour faciliter la vie des aidants
Le Florida Institute of Technology a reçu une nouvelle enveloppe budgétaire de quelque 400 000 dollars pour développer des outils technologiques destinés à améliorer la vie quotidienne des patients atteints de la maladie d’Alzheimer et par la même occasion celle de leurs aidants. A titre d’exemple, le centre développe des outils comme l’ordinateur baptisé « buddy » (Buddy Computer Coordinated Healthcare System). Buddy met en place un réseau virtuel de soutien aux familles et amis des malades. Les donneurs de soins obtiennent des informations sur les soins et services, sont au courant des évènements et des activités et peuvent communiquer par ce biais.
Medical News Today, 14 février 2006
CANADA (QUÉBEC)
Un marché d’avenir : la télésécurité médicale
A l’aune d’un accord signé entre la société québecoise Medical Intelligence Technologies, fabricant d’appareils médicaux portatifs dotés d’alarmes, comme le bracelet anti-disparition, et le plus important dépositaire pharmaceutique de France, DGX Pharma, un marché d’avenir est en train de s’ouvrir. Medical Mobile, la filiale française de Medical Intelligence, pourra commercialiser prochainement dans quelque vingt deux mille pharmacies françaises un bracelet destiné aux personnes souffrant de troubles cognitifs. Il s’agit d’un bracelet-téléphone appelé Columba qui intègre un GPS et permettra aux familles des patients de trouver une solution aux problèmes d’errance et de fugue.
Les Affaires, www.lesaffaires.com, 13 février 2006