Une Journée bien remplie

Édito

Date de rédaction :
01 septembre 2005

La prise en charge des maladies neuro-dégénératives gagne du terrain, partout dans le monde, sur l’indifférence et l’occultation des problèmes de santé publique posés par ces lourdes pathologies. Malgré ces progrès, de nombreux freins demeurent.
La Journée mondiale Alzheimer, le 21 septembre, a porté son lot de célébrations, cérémonies, discours et d’actions bénévoles sur le devant de la scène. A travers la presse du monde, l’événement a permis de relever les avancées, tant sur le plan médical que socio-familial, des politiques sociales et de l’opinion. En Europe et en Espagne en particulier, des voix s’élèvent pour que les pouvoirs publics reconnaissent la maladie d’Alzheimer comme un handicap, afin que les familles puissent trouver une aide plus soutenue ( www.infosalud.com ). Dans le même temps, les chercheurs de l’EuroEspes, un centre médical spécialisé en Espagne, plaident pour une politique accrue de prévention, via le diagnostic précoce de populations à risques (La Nueva España, www.lne.es ). Aux Pays-Bas, les malades précocement atteints bénéficient d’une attention particulière, dans l’espoir de retarder les symptômes les plus lourds et la marginalisation grâce au maintien d’une vie sociale et d’activités stimulantes (BN De Stem,www.bndestem.nl ). Par ailleurs, les initiatives pour sensibiliser le public se multiplient à l’autre bout de la planète : au Japon, en Inde, en Thaïlande, aux Philippines, en Australie, la Journée mondiale a donné lieu à de multiples ateliers d’information, à des marches symboliques, à des programmes de bénévolat au sein de résidences accueillant les malades. Le Japon va même plus loin, ayant lancé une campagne de sensibilisation d’une année sur les maladies neuro-dégénératives (The Japan Times,www.japantimes.co.jp ). En Europe de l’Est, la Hongrie a mis le projecteur sur le manque criant d’aides financières dont sont victimes les malades d’Alzheimer, même sur le coût des soins, très partiellement remboursé par l’Etat (Hungarian News Agency).
Nombre d’efforts émanent pourtant des pouvoirs publics, comme en Italie, où l’on crée de nouveaux centres d’accueil au cœur des villes ( www.intrage.it ), ou en Andalousie, où le gouvernement régional développe les services d’assistance et de surveillance via la télémédecine [pour les personnes âgées] (Entre Mayores). Mais le manque d’argent est toujours l’un des freins les plus puissants à la qualité des soins, de la prise en charge globale des patients et plus généralement des personnes âgées dépendantes. Au Danemark, pourtant pays du bien-être social par excellence, des municipalités commencent à s’opposer à des services aux personnes âgées, jusqu’à présent gratuits (The Copenhagen Post, www.cphpost.dk ). Les Etats-Unis, où par ailleurs monte l’inquiétude quant à la fragilité de la communauté hispanique à l’égard de la maladie d’Alzheimer, le financement fédéral de la recherche sur la maladie n’a pas été augmenté cette année. (Harvard News, www.news.harvard.edu ). Un pas en arrière étonnant alors que l’intensification de la recherche sur la maladie commence, partout dans le monde, à redonner espoir. 
Sabine Grandadam