Une plus claire prise de conscience

Édito

Date de rédaction :
01 juin 2006

Pour s’abriter de la canicule qui sévit sur la France, les personnes qui vivent en maison de retraite ont quasiment toutes, aujourd’hui, la possibilité de trouver refuge dans une pièce rafraîchie (Actualités sociales hebdomadaires, 23 juin 2006). En fonction du niveau d’alerte déclenché par les pouvoirs publics, il est également prévu que les établissements et services destinés aux personnes âgées dépendantes, ainsi que les organismes de soins infirmiers à domicile puissent recruter des personnels de soins saisonniers, ou rémunérer des heures supplémentaires : 17 millions d’euros de “ crédits canicule ” ont été débloqués à cet effet (Actualités sociales hebdomadaires, 23 juin et 14 juillet 2006). De son côté, la CNSA, dont la Cour des Comptes a salué l’efficacité (AgeVillage.com, 17 et 18 juillet 2006), entend apporter, en 2006, une aide exceptionnelle de 350 millions aux institutions qui investiront pour diversifier les modes d’accueil des personnes âgées et moderniser leurs lieux de vie (Agevillagepro.com, 10 juillet 2006). 
S’agissant plus spécifiquement d’accompagner les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, les associations d’aide aux familles de patients réunies au sein d’Alzheimer Europe ont lancé un vibrant appel à l’OMS, aux organes du Conseil de l’Europe et de l’Union européenne, ainsi qu’aux différents Etats pour qu’ils prennent une plus claire conscience du “ fléau majeur ” que constitue cette pathologie (Actualités sociales hebdomadaires, 7 juillet 2006 ; Agevillagepro.com, 5 juillet 2006). Faisant pour ainsi dire écho aux préoccupations exprimées par Alzheimer Europe lors de son congrès de Paris, la Conférence de la Famille a pris acte du rôle essentiel des aidants familiaux auprès d’un parent âgé dépendant (Actualités sociales hebdomadaires, 7 juillet 2006 ;Seniorscopie.comLe Quotidien du médecinLa CroixLe ParisienLe Figaro, 5 juillet 2006 ; Les Echos, 3 et 4 juillet 2006). En pratique, cette reconnaissance passe, notamment, par la création d’un congé de “ soutien familial ” de trois mois, non rémunéré ni indemnisé, renouvelable dans la limite d’un an, par le développement de places d’accueil de jour et d’hébergement temporaire destinées à concrétiser le “ droit au répit ” des familles et par la l’instauration d’actions de formation à leur intention. Soit autant de mesures bienvenues, mais dont la mise en œuvre risque d’être des plus problématiques car elles ne sont assorties d’aucun engagement financier conséquent (Actualités sociales hebdomadaires, 7 juillet 2006 ; www.sante.net, 5 juillet 2006 ; Les Echos,LibérationLa CroixLe MondeL’HumanitéLa Tribune, 4 juillet 2006).
Les associations familiales et professionnelles sont aussi très réservées face à la pléiade d’annonces contenues dans le plan quinquennal solidarité grand âge du gouvernement. Celui-ci, en effet, affiche de grandes ambitions sans mettre en regard les moyens financiers correspondants (SantéSocial, juin-juillet 2006 ; Actualités sociales hebdomadaires, 7 juillet, 2 juin et 30 juin 2006 ; Senioractu.com, 1er juin 2006 ; Agevillagepro.com, 5 juillet 2006). De fait, les conséquences ne semblent pas encore avoir été clairement tirées du formidable allongement de l’espérance de vie. Alors que la dépendance coûte déjà plus de 15 milliards d’euros à la collectivité – dont un peu moins de deux milliards proviennent de la Journée de solidarité (La Tribune, 2 juin 2006) –, convient-il de socialiser le financement de la perte d’autonomie par une augmentation de la CSG (Actualités sociales hebdomadaires, 30 juin 2006) ? Est-il préférable d’envisager la création d’une nouvelle branche de la sécurité sociale et la mise en place d’assurances complémentaires (Agevillagepro.com, 5 juillet 2006) ? Si la réflexion est encore embryonnaire, les Français semblent d’ores et déjà avoir une idée assez arrêtée sur la question (Seniorscopie.com, 13 juin 2006) : oui à une prise en charge de la dépendance par l’Etat, disent-ils, non à un cinquième risque. 
Par Caroline Helfter