Charité bling-bling : ne pas faire la fine bouche

Société inclusive

Date de rédaction :
01 mai 2008

Le 17 septembre, au château de Versailles, soixante grands donateurs seront invités pour un dîner facturé vingt-deux mille euros par personne. Dix sept chefs cuisiniers internationaux serviront des variations autour du homard, des poissons et du caviar, de la volaille de Bresse, des racines et des légumes, et des pommes, et les meilleurs crus servis par le meilleur sommelier du monde. Il est prévu un maître d’hôtel par personne, un concert au pavillon français, et chacun repartira avec des flacons de parfum et des bouteilles de grands crus en cadeau. 
Tous les sens seront en éveil, et la conscience sauve, car le bénéfice du dîner (25% de la recette financière) sera versé à la Fondation internationale pour la recherche sur la maladie d’Alzheimer (Ifrad). Selon Annie Kahn, de la rubrique économique du Monde , le Dr Olivier de Ladoucette, fondateur et président de l’Ifrad, dit avoir été confronté à « un dilemme » quand la proposition de ce dîner lui a été faite. Mais le chèque de deux cent à trois cent mille euros qui lui sera remis sera le bienvenu, et il attend « des effets collatéraux » de l’opération, dont un carnet d’adresses de grands donateurs qu’il pourra solliciter. Pour Pauline Graulle, de la revue Fundraizine , le don peut constituer un élément non négligeable de la panoplie bling-bling. 
Le Monde, 3 mai 2008.