Franchises : sont-elles efficaces et justes ?
Droit des personnes malades
Arnaud de Broca, secrétaire général de la Fédération nationale des accidentés du travail et des handicapés (FNATH), est opposé aux franchises, qui font financer par les seuls malades des programmes de santé publique concernant l’ensemble de la collectivité ; il craint qu’un certain nombre de personnes aux revenus limités réfléchissent à deux fois avant d’aller voir un médecin.
Pour Bruno Palier, chargé de recherche CNRS au centre de recherches sur la vie politique de Sciences-Po (CEVIPOF), les petites sommes qui seraient retenues, si elles ne représentent pas grand’chose pour la majorité des Français, ne sont pas négligeables pour les plus pauvres (d’où l’idée du « bouclier sanitaire ») et un problème demeure pour sept à huit pour cent des ménages se situant juste au-dessus du revenu plafond accordant la gratuité des soins, pas assez pauvres pour ne pas être exemptés mais pas assez riches pour se payer une mutuelle.
Pour Claude Le Pen, professeur d’économie à Paris-Dauphine, il est normal que les gens paient pour leur santé, peu certes, mais qu’il existe un élément de paiement qui les responsabilise ; le « petit » paiement symbolique rappelle qu’il y a un « gros » paiement assuré par la collectivité ; plus le système est solidaire, plus les gens doivent être responsables ; le problème n’est pas de diminuer la consommation en soins des Français mais de leur faire prendre conscience de l’existence d’un coût social ; il soutient l’idée qu’en contrepartie de la franchise, on propose à chaque Français une visite médicale gratuite de prévention annuelle, pour une vraie gestion du « capital santé ». ASH magazine , Juillet-août 2007.