Le rôle des bénévoles novembre 2007

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
01 novembre 2007

A l’hôpital, les infirmières et les aides soignantes sont accaparées par les soins techniques au détriment de l’écoute de la personne, qui peut alors être assurée par des bénévoles. Pour Josy Calas, infirmière urgentiste à l’hôpital de La Ciotat, et membre de la Coordination nationale infirmière, « c’est une bonne chose d’avoir des associations dans les hôpitaux. Mais parfois, on a le sentiment que cela arrange bien les instances de direction. Elles se disent qu’il n’est pas grave que les soignants fassent ‘de l’abattage’ et n’aient plus le temps de parler avec les patients, puisque les bénévoles peuvent très bien le faire à leur place ». « Si les soignants ont le sentiment que la partie la plus valorisante du travail est faite par les bénévoles, cela peut créer des blocages », selon le Dr Cau, chef de service de pédiatrie de l’hôpital de Châlon-sur-Saône. « En gériatrie, le rôle du bénévole est principalement de remplacer les familles absentes ou défaillantes en apportant aux patients qui en ont besoin une présence, de l’écoute et de l’affection », pour Jean-Marie Vétel, président du Syndicat national de gérontologie clinique, qui juge important que chacun reste à sa place: « il est fondamental que les bénévoles comprennent qu’ils ne sont pas là pour faire ce que les soignants n’ont pas le temps de faire. Ils ne sont pas là pour faire du soin, c’est évident ». Le Dr Vétel ajoute que la France est très en retard dans ce domaine : « globalement, il y a très peu de bénévoles dans nos hôpitaux. A l’hôpital de Cambridge (Angleterre), il y a six cents bénévoles pour le département de gériatrie.
A l’hôpital de Sherbrooke (Canada), dans le hall d’accueil, figure un trombinoscope avec la photo de tous les bénévoles qui interviennent dans l’établissement ». A titre de comparaison, Mathilde Bruneau, adjointe au directeur du département des droits des patients et des associations à l’Assistance publique des hôpitaux de Paris, recense six mille bénévoles de cent cinquante associations dans les trente-huit établissements ou groupes hospitaliers de l’AP-HP. S’il y a de nombreux bénévoles dans les services de pédiatrie ou les services s’occupant de personnes vivant avec le VIH, les services de gériatrie ou de long séjour ont en général plus de difficultés pour recruter des bénévoles.
La Croix, 13 novembre 2008.