Est-on capable de travailler plus longtemps ?

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
01 décembre 2007

Selon une étude de l’OCDE présentée lors d’une réunion des Académies des sciences et de médecine, les incapacités à réaliser des activités au quotidien (s’habiller, manger, se laver, se déplacer du lit au fauteuil) seraient en déclin. Mais pour Jean-Marie Robine, de l’équipe INSERM démographie et santé de Montpellier, ce n’est pas si clair : il faut considérer le niveau initial de l’incapacité (s’il est bas, il est plus difficile de le voir décliner), le niveau de l’espérance de vie et les tendances de l’espérance de vie. A cinquante ans, il reste dix-huit ans à vivre en bonne santé pour un homme et dix-neuf ans pour une femme.
Pour Robert Rochefort, du Crédoc, le terme « vieillesse » est inadapté pour décrire l’évolution de la société. La définition de la vieillesse doit être fondée sur trois critères associés : sanitaire (l’état de santé et le niveau de dépendance), social (les liens familiaux et sociaux) et psychologique (la capacité à se projeter dans l’avenir et à agir). Etre vieux commence en moyenne entre soixante-seize et soixante-dix-sept ans. Selon lui, on ne pourra pas vivre de plus en plus longtemps sans modifier la durée du travail : c’est une question d’équité pour payer les retraites. Les gains d’espérance de vie après soixante ans (trois mois par an) doivent pouvoir être partagés entre retraite et travail. A long terme, il envisage la retraite à soixante-dix ans. Travailler longtemps a-t-il un effet protecteur sur la santé ? « Pas particulièrement », reconnaît le Pr Dartigues de Bordeaux, « mais le fait d’avoir beaucoup d’activités après la retraite divise par deux le risque de dépendance ».
Le Figaro , 5 décembre 2007. www.agevillage.com , 8 décembre 2007. www.seniorscopie.com , 11 décembre 2007.