Euthanasie : le non d’Emmanuel Hirsch

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
01 avril 2008

Emmanuel Hirsch, directeur de l’Espace éthique AP-HP et du département de recherche en éthique université Paris-Sud XI, dénonce, dans une tribune du Figaro, « la confusion des sentiments » qui marque, selon lui, le débat actuel sur l’euthanasie. Il refuse d’admettre que « légitimer le �don de la mort� ou le meurtre compassionnel constituerait la réponse espérée par celui qui éprouve le sentiment d’un désastre sans retour ». Il faut, dit-il « demeurer invulnérable aux tentatives d’une soumission inconditionnelle aux pressions et convoitises d’une idéologie de convenance, à tant d’égards favorable à la prescription médicale de la mort », adopter « une position de résistance au renoncement de la pensée ». La loi Léonetti existe : la méconnaître ou la contester signifierait « qu’au respect des valeurs et droits de la personne en fin de vie, on tente de substituer le droit indifférencié au suicide médicalement assisté ». « Les missions du soin, rappelle-t-il, relèvent d’une double exigence : préserver l’humanité d’une relation et ne pas renoncer à reconnaître l’autre en ce qu’il demeure jusqu’au terme de son existence ». « Le devoir du médecin auprès de la personne qui meurt, conclut-il, est de l’assister jusqu’au terme de son existence. Il ne saurait être le prescripteur de sa mort ».
Le Figaro , 21 mars 2008.