Euthanasie : le silence de la loi suisse

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
01 avril 2008

La loi suisse reste silencieuse sur l’assistance au suicide : elle ne l’interdit pas, elle ne l’autorise pas formellement. La jurisprudence suisse dit seulement que les associations d’aide au suicide peuvent pratiquer librement, tant qu’aucun motif égoïste (tentative de captation d’héritage, par exemple), ne peut leur être reproché. L’Académie suisse de sciences médicales admet, sous certaines conditions strictes, que le suicide assisté puisse avoir lieu dans un hôpital, comme cela se pratique au CHU de Lausanne. L’acte mortel doit être précédé d’un long parcours, au contact de médecins et de psychiatres, qui évaluent les motivations du demandeur. Lorsqu’il est pratiqué hors hôpital, le problème semble être de trouver un lieu ad hoc : « aucun signe de la mort ne doit venir troubler le quotidien des vivants en bonne santé », comme l’écrit Bertrand Kiefer, directeur de la Revue médicale suisse . Libération décrit la pérégrination des euthaneutes, d’une zone industrielle à une camionnette sur un parking de banlieue ou en lisière de forêt.
Libération , 25 mars 2008.